lundi 31 mars 2014

Vase "amande" d'Élisabeth JOULIA

Élisabeth JOULIA (1925-2003)
Vase "amande" (circa 1968)
H. 25 cm

Ce superbe vase ovoïde en grès se distingue par une très élégante ouverture circulaire à ressaut sur une face et un émail gris jaspé d'ocre constellé de pyrites de toute beauté.

J'avais manqué cette petite merveille dans la fameuse vente "Céramiques d'exception" organisée par l'étude TAJAN en septembre 2013, faute de budget. L'ayant recroisée il y a quelques semaines lors de l'exposition hommage à Pierre STAUDENMEYER, où elle était exposée, je ne l'ai cette fois-ci pas laisser passer :-).

Ce JOULIA restera pour moi "le JOULIA de madame BRUNHAMMER" et le souvenir d'une très belle rencontre avec cette sommité des arts décoratifs de notre pays (1) et son amie Valentine SCHLEGEL, céramiste mythique et autre "monstre sacré" s'il en est.

C'était hier après-midi, à Paris, dans leur fabuleuse petite maison de ville du quartier de Montparnasse, entièrement décorée d'étonnants éléments en plâtre (cheminée, niches, bibliothèque), bois et cuir (portes, notamment) par Valentine SCHLEGEL. Un univers organique et on ne peut plus cinquante que vous pourrez admirer dans le numéro d'octobre 2012 du très chic mensuel "The World of interiors"...

Valentine SCHLEGEL : céramiste et conceptrice d'intérieurs oniriques

Il est signé "Joulia" à l'arrière, en bas, au stylet.

Provenance : collection Yvonne BRUNHAMMER (acquis par cette dernière directement auprès de l'artiste).


Exposition : "JOULIA, Céramiques/Sculptures, 1950/1983", rétrospective au musée de Saint-Amand-les-Eaux, octobre-novembre 1983 (n° 43) et "Pierre STAUDENMEYER, la passion céramique", Paris, Sotheby's France, 6-15 février 2014 (photo ci-dessus).


Bibliographie : "JOULIA, Céramiques/Sculptures, 1950/1983", catalogue de l'exposition rétrospective au musée de Saint-Amand-les-Eaux, reproduit p. 15 et "Surely Valentine", in "The world of interiors", octobre 2012, reproduit in situ p. 302 (photo ci-dessus).

Inv. PM EJ 5 i

(1) Conservateur général du patrimoine, Yvonne BRUNHAMMER entre au musée des Arts décoratifs en 1950. Responsable du département islamique, du service éducatif, puis du département XIXe et XXe, elle devient conservateur en chef du musée des Arts décoratifs, du musée de la Publicité et du musée Nissim de Camondo de 1986 à 1991, puis du musée de la Mode et du Textile en 1991. Commissaire de très nombreuses expositions au musée des Arts décoratifs, au Centre Georges-Pompidou à Paris, aux États-Unis et au Japon, elle partage aujourd’hui sa retraite active entre conférences, publications et organisation d’expositions, la dernière étant celle consacrée à son ami Pierre STAUDENMEYER, il y a quelques semaines, en collaboration avec la galerie Patrick MIGNOT et SOTHEBY's. Elle est également l’auteur d’ouvrages sur l’Art nouveau, l’Art déco, l’art contemporain et le design.

jeudi 27 mars 2014

Vase "galet" de Georges JOUVE

Georges JOUVE (1910-1964)
Vase "galet" (circa 1954)
H. 8 cm, Ø 11 cm

Retour au coeur de ma collection avec cette petite merveille, l'une de celles dont je suis le plus fier, d'autant plus que j'ai dû patienter bien longtemps avant de pouvoir la dénicher, grâce Christophe, son ancien papa et collectionneur émérite, qui me l'a proposée et que je ne saurais vraiment trop remercier pour cela.

Véritable astre solaire de mon salon, c'est un concentré de beauté : la forme tout d'abord, ronde, douce, organique, très dense, que l'on ne peut qu'avoir envie de prendre en main ; l'émaillage en suite, somptueux, que ce soit à l'extérieur (un fort beau jaune vif craquelé) ou à l'intérieur, passant du gris-noir anthracite et satiné au fond au noir intense vitrifié en haut puis à un magnifique dégradé de vert et de noir au niveau du col.

C'est également une rareté insigne ! En effet, on ne voit passer qu'un "galet" de JOUVE pour cent "rouleaux" du même artiste sur le marché, et encore...

Bref, c'est l'une des mes plus belles pièces.

Elle est signée "JOUVE" sous la base, qui présente également le sigle du maître. 

Provenance : collection Christophe MAGNAN.

Inv. PM GJ 8 i

mercredi 26 mars 2014

Juste pour le plaisir...

Hans HARTUNG (1904-1989)
T 1969-H 17 (acrylique sur toile)
50 x 81 cm

L'inconditionnel d'Hans HARTUNG que je suis ne résiste pas au plaisir de vous montrer trois très belles oeuvres du maître qui changeront bientôt de propriétaire.

La première, qui illustre ce billet, est on ne peut plus typique du travail de l'artiste dans les années 60, époque à laquelle il "agit" sur la toile à l'aide d'outils qu'il créé lui-même, faisant ressortir ses "signes" du fond. Cette superbe toile est remarquable par l'élégance du geste, l'énergie qui s'en dégage et par l'harmonie de ses couleurs : un superbe noir profond (en teinte de fond et en bombage) et un jaune acide, très "pop". Estimée 30 à 40.000 €, elle sera vendue le 20 avril par l'étude BESCH, à Cannes. Une estimation très raisonnable compte tenu de la qualité de la toile et si on la compare au prix que certains artistes (?) actuels tirent de leurs chefs-d'oeuvre à deux balles. Eh oui, le millionnaire russe ou monégasque a de l'argent mais pas ou peu de culture artistique, qui, elle, ne s'achète pas. Mais bon, ça c'est une autre histoire et je dévie dangereusement...


La seconde est un très beau pastel gras et encre sur carton baryté de 1971, mesurant 50 x 72 cm. HARTUNG a beaucoup utilisé ce support dans les années 70, ultra blanc, très lisse et particulièrement malléable (c'est en fait un épais carton recouvert d'une couche de kaolin), qui enregistre de ce fait très bien les "coups" de ses crayons de pastel. On retrouve ici les couleurs préférées de l'artiste : le noir, bien sûr, le jaune, le bleu et le blanc. Beaucoup d'énergie et toujours autant d'élégance dans cette oeuvre, estimée 55 à 60.000 € et qui sera vendue vendredi chez HAMPEL à Munich. La cote des pastels des années 70 d'HARTUNG est en hausse constante. Il y a une dizaine d'années, on pouvait en dénicher un pour moins de 20.000 €. J'ai manqué le coche :-(.


Non, ce n'est pas une petite encre de chine mais une tapisserie de plus de deux mètres de haut (218 x 163 cm), tissée à Aubusson par Gisèle BRIVET d'après un carton de l'artiste ; un exemplaire "hors commerce", probablement unique. Le carton doit en fait être une reprise d'une petite encre de chine de 1956, date à laquelle l'artiste en réalisa plusieurs centaines, puisant ensuite dans la série les plus abouties pour des travaux ultérieurs. Eh oui, HARTUNG n'est pas qu'un abstrait lyrique, c'est aussi et avant tout un conceptuel. L'oeuvre sera vendue chez AGUTTES, à Paris, lundi prochain. Une pièce idéale pour l'amateur de tapisserie que je suis aussi, mais avec une estimation de 12 à 15.000 € elle ne sera hélas pas pour moi, sauf Loto miraculeux.

Heureusement, la valeur d'une oeuvre d'art n'est pas proportionnelle à son prix et les amateurs aux moyens modestes peuvent également se faire plaisir, à condition bien sûr d'opter pour des artistes "que le marché n'a pas (encore) consacré", comme on dit.

Deux acquisitions personnelles récentes en sont la preuve :


- Cette superbe estampe (une litho) de Gustave SINGIER, un abstrait poétique de la seconde École de Paris que j'apprécie beaucoup. Il s'agit en fait d'un "bon à tirer", rendu unique par la présence de croix de repère pour le calage des couleurs et d'inscriptions de la main de l'artiste : "L'heure Méridienne" (son titre)/Bon à tirer/20 février 1984 et sa signature. Une oeuvre d'autant plus intéressante qu'il s'agit de la dernière litho de l'artiste, décédé quelques mois après l'établissement de ce BAT.

Son prix ? 200 € seulement. Sans commentaire !


- Et cette nature morte d'Alice COLONIEU, reçue ce matin. Une "bombe" ! 33 x 33 cm, 3 cm d'épaisseur et près de 4 kg de terre cuite émaillée. Son titre : "Coupe aux raisins et bouquet de fleurs". Une oeuvre de 1953, tout à fait dans l'esprit des peintres de la réalité poétique (BRIANCHON, CAVAILLÈS, etc.). La composition est parfaite et l'émaillage vraiment à tomber (ma photo est très largement en deçà de la réalité) :


Un orange de folie (exit VAN GOGH :-), un travail dans l'épaisseur de la couleur, tout en subtilité. Bref, un vrai petit chef-d'oeuvre, au rapport qualité/prix imbattable : 400 €, port compris. Merci Ozvan ;-).

Il ne me reste plus qu'à trouver un bon moyen de l'accrocher (1) juste au-dessus de mon troupeau (ben oui, il y en a une dizaine :-) de RUELLAND orange avec qui elle devrait très bien s'entendre.

Kamikaze ? Mais non, mais non !

(1) Il n'y a pas de système de fixation au verso. Si vous avez une idée...

mardi 25 mars 2014

La table de Fernandel


L'été dernier, je vous ai parlé d'une table de salle à manger réalisée par Georges JOUVE, une table exceptionnelle puisqu'il n'en existerait que quatre, toutes uniques.

Voici celle que l'artiste a conçu pour le grand Fernandel, photographiée dans la salle à manger de "L'Oustau de la Mar", villa du célèbre acteur à Carry-le-Rouet, à quelques kilomètres de Marseille.

Il prenait ses quartiers d'été dans cette maison, allait pêcher, jouait à la pétanque et y dégustait bien sûr de nombreux pastis en compagnie de ses amis.

"L'Oustau de la Mar" (carte postale du début des années 70)

Une rapide recherche sur le Net m'a permis d'en savoir plus sur cette villa, vendue en 2008. Voici en effet l'annonce rédigée par l'agent immobilier qui a été chargé de la négocier :

380 m2 habitables sur un superbe terrain arboré de 1300 m2 les pieds dans l'eau, accès direct à la mer, magnifique vue sur la mer, patrimoine cinématographique.

Une grande maison plein est, face au lever du jour sur Marseille et les îles du Frioul (les iles du Frioul et le château d'If constituent un petit archipel situé au large de Marseille, à 5 km du vieux-Port, d'une surface de 19 ha).

A gauche le petit port de Carry avec une place pour le bateau à laquelle on accède directement comme dans une marina. En bas des escaliers, la plage Fernandel, petite plage de sable donnant sur une crique d'eau transparente protégeant une réserve de posidonies (Posidonie est un genre de plantes aquatiques, ce ne sont pas des algues, mais des plantes à fleurs sous-marines. Tirant son nom du dieu de la mer grec Poséidon, elle joue plusieurs rôles fondamentaux pour le milieu marin littoral).

A droite, au sud, la méditerranée magnifique d'un bleu incomparable et toujours changeante. Au coucher du soleil, un éclairage unique illumine la falaise ocre face aux baies vitrées des deux étages de la villa, à l'étage, les chambres, au rez de jardin, les pièces à vivre. Un appartement des parents avec grande chambre, dressing et salle de bains, trois autres chambres en façade donnant sur la terrasse, dont celle de Fernandel et une cinquième chambre d'amis, deux salles de bains, un vaste grenier non aménagé, une cave à vins, une chaufferie à air pulsé, une cheminée en état de marche.

Un grand jardin pouvant accueillir un pool house (abri jardin) et une piscine si la plage en bas des escaliers ne suffit pas.

Elle se serait négociée aux alentours de 3 M € en 2008, ce qui ne me semble pas très cher pour un tel petit paradis, aux portes de la cité phocéenne.

Revenons à notre table. Celle-ci se caractérise par un piètement en bronze (l'histoire n'a pas retenu le nom de son auteur...) et elle aurait été fabriquée en 1953 ou 1954.


La photo est tirée de "Comment décorer sa maison", bel ouvrage relié et sous jaquette publié dans les années 50 aux éditions MASSIN (il fait partie d'une série).

Fernandel avait un goût avant-gardiste si on le compare à celui - très traditionnel - du propriétaire de la salle à manger illustrant l'ouvrage :-). Qui saurait nous en dire plus au sujet des autres meubles ? La tapisserie me semble être de LURCAT. Quant à la petite sculpture (?) sur l'enfilade, je n'en ai aucune idée car elle est trop floue.

Les chaises sont de Gio PONTI, modèle Leggera ou Super leggera (merci Éric G. et Clément L. pour leur aide :-).

Qu'est devenue "la table de Fernandel" ? Est-elle chez un milliardaire américain ou toujours chez nous, bichonnée par un collectionneur passionné ? Mystère !

Merci à Marc E., sympathique lecteur, pour la photo de la table.

PS : message perso à la propriétaire de la table vendue l'an dernier à Bâle : j'ai hélas égaré votre numéro de téléphone :-(. Pourriez-vous me recontacter ? A bientôt !

lundi 24 mars 2014

2e "Déjeuner du PAD"


Il aura lieu samedi prochain au Saut du Loup, restaurant du musée des Arts Décoratifs, aux alentours de 13 h.

C'est l'occasion idéale de passer un bon moment entre amateurs de céramique 50 et plus largement d'arts décoratifs, avant d'aller se dégourdir les jambes au PAD, tout proche.

Un déjeuner tout à fait informel et amical, rassurez-vous !

Partant ? Inscrivez-vous au plus tard jeudi soir SVP.

Le week-end des 29 et 30 mars est idéal pour se rendre dans la capitale, où vous pourrez enchaîner le Salon du dessin, le PAD (1) et Art Paris Art Fair.

A bientôt je l'espère !

vendredi 14 mars 2014

Robert, Georges et Pablo

Le village médiéval de Bormes-les-Mimosas

Ce week-end sera "local" (balades à Menton, Nice, Vallauris et Biot), contrairement au précédent, qui m'a conduit dans le délicieux petit village perché de Bormes-les-Mimosas puis à Marseille et que je vous raconterai très bientôt.

En attendant : bon week-end !

PS : les auteurs du petit "nid moderniste" de ma nouvelle pensionnaire signée COVILLE sont Jacques et Dani RUELLAND. Il s'agit de l'un de leurs derniers modèles, créé en 1990. Bravo à Alexis MOSTINI, qui a été le premier à donner la bonne réponse.

***
Lundi 17 mars 2014

Pas du tout envie d'écrire ce soir...


Mimine, c'était son surnom, vient en effet de nous quitter, vaincue par un putain de cancer de merde. Elle allait avoir 18 ans (la photo date de l'été dernier).

Nous avons choisi de la faire euthanasier afin d'abréger ses souffrances.

Je ne suis pas persuadé que nous ayons pris la bonne décision car elle n'avait rien demandé, se contentant de se cacher et d'attendre tranquillement (?) sa fin.

L'euthanasie n'est rien d'autre qu'un assassinat quand le mourant ne demande rien (1) et que le "procédé" est uniquement enclenché pour le "confort moral" des proches.

Qui sommes-nous pour décider ainsi du destin d'un être encore vivant ?

Pensez-y avant d'être tôt ou tard confronté à ce problème, cela vous évitera d'être bien mal à l'aise après si vous avez voulu "jouer à Dieu"...

(1) A notre décharge, les matous ne parlent pas et n'expriment pratiquement pas leur douleur et mal-être.

 ***
Mercredi 19 mars 2014


"La vie continue", c'est ce qu'a semblé me dire cette mini chouette d'Annie MAUME arrivée ce matin et qui a aussitôt trouvé sa place sur la tête de sa grande soeur, me redonnant ainsi le sourire.

Alors reprenons le fil du billet.

1. "ROBERT", c'est Robert CHIAZZO.


J'ai eu le plaisir de le rencontrer chez lui à Bormes et le seul fait de repenser à notre rencontre me redonne le moral. L'homme est en effet adorable, plein d'humour et d'énergie... à bientôt 90 ans ! Son secret ? La curiosité ! Il débute dans la vie comme pâtissier, bifurque sur la peinture en bâtiment puis sur la peinture décorative et découvre enfin la céramique et la peinture de chevalet au contact d'artistes bormois comme Georges GOUZY (dont il reprendra l'atelier). Il décide alors d'être artiste et céramiste. En parallèle à son travail, qu'il expose dans sa galerie ("La Cueva"), il présente également le travail d'autres céramistes, qui deviendront vite ses amis, comme PETTIT, COLLET, THIRY et ANASSE (cf la superbe boîte "coq" de ce dernier, sous le tableau de Robert ;-), etc. Durant les années 60 et 70, l'époque est florissante pour sa galerie, fréquentée par des touristes venus de l'Europe entière. Il vend à tour de bras, obligé de faire d'incessants allers-retours à Vallauris pour se réapprovisionner...

Ses céramiques sont aujourd'hui bien difficiles à dénicher. Normal : elles sont en Allemagne, en Grande-Bretagne et dans les pays d'Europe du Nord !


J'ai la chance de posséder ce beau pied de lampe. Eh oui, Robert est "chouettophile" :-).


On le retrouve (en blanc) sur cette photo extraite de son "book", avec d'autres exemples de son travail. A noter : les abats-jours étaient réalisés par l'épouse de Jacques LIGNIER, céramiste de Vallauris bien discret et talentueux dont il défendait également le travail dans sa galerie.

Ce qui m'a donné envie de le rencontrer, c'est cette céramique, Lump (appelée ainsi en hommage au célèbre teckel de PICASSO) :


Un cendrier zoomorphe doublement signé, "CHIAZZO" et "OP", pour Olivier PETTIT :


Et ça m'intriguait. Une collaboration ? Non ! Le modèle est d'Olivier PETTIT mais après le décès de ce dernier, Robert CHIAZZO a continué la production quelque temps afin d'aider l'épouse du céramiste.


Ici Lump II, signé seulement "CHIAZZO". Une variante qui sourit.


Et Lump III, mon préféré, signé "OP", plus haut sur pattes et dont l'émaillage, superbe, est vraiment caractéristique du travail de son papa.

Robert n'est pas parvenu à retrouver cet émaillage. A ce propos, il m'a bien fait rigoler quand il m'a expliqué comment ses copains vallauriens l'ont envoyer promener lorsqu'à ses débuts il leur a demandé quelques conseils. A son tour, il en a fait de même quand ces derniers se sont extasiés sur ses superbes rouges de cuivre. Amis : oui, mais à l'époque la concurrence était rude et les jalousies nombreuses à Vallauris...


Lump, le vrai, à un âge vénérable, dans les bras du grand Pablo. Un superbe cliché signé David Douglas DUNCAN, photographe et ami de PICASSO, auteur (entre autres) d'un magnifique PICASSO & LUMP paru en 2007, aux éditions du Chêne, et dont je vous recommande vivement la lecture.


"La cueva" (la cave), galerie de l'artiste à Bormes. Une publicité pour un magazine dans les années 70. Le coq est de Michel ANASSE. Robert l'a conservé, ainsi que quelques pièces personnelles. Pour info : il ne vend rien... et il a bien raison !


Robert CHIAZZO dans son atelier (circa 1970).


"La cueva" dans les années 70. Une véritable caverne d'Ali Baba !


Au centre des oeuvres de Robert, dont de superbes bouteilles. Sur la droite, des céramiques de Jacques POUCHAIN (bougeoirs).


Le rouge de cuivre, spécialité de la maison CHIAZZO. Ici un bien beau bélier.


Là un vase "lentille" japonisant.


Un grand vase "architecture".


Un beau miroir.


Un grand plat au décor abstrait.


Un superbe ensemble de faïences au rouge de cuivre. Pas touche : collection perso de l'artiste :-). Sniff...


Le grand vase est impressionnant par sa taille et les variations de son émail.


Deux petits vases pas mal non plus !


Quelles couleurs ! Tout l'arc en ciel y est passé. Robert nous a expliqué qu'il mettait du thym et diverses herbes dans son four et que cela l'aidait à obtenir ce lustre si étonnant...


Grosso modo, Robert CHIAZZO a fait de la céramique du milieu des années 60 à 1987, date de son dernier four. Depuis, il se consacre à la peinture, une peinture abstraite, géométrique et on ne peut plus colorée et joyeuse, à son image. S'il a toujours bon pied bon oeil, c'est grâce à elle, dit-il, à l'évasion qu'elle lui procure, avec la lecture et les balades. Il faut être curieux, actif, s'émerveiller et faire marcher sa tête pour vivre longtemps et en bonne santé, estime-t-il. Il en est la preuve vivante !

Veuf depuis quelques années, il se paye même le luxe d'envoyer ballader les grand-mères qui essayent de le draguer en leur disant, l'oeil malicieux, qu'il est encore capable de se branler tout seul :-). Oh shocking ! Un vrai personnage, ce Robert...


Son atelier est au premier étage de sa petite maison de village, toute simple et charmante, remplie de souvenirs.


Un tableau "en cours".


Nous quittons notre hôte à regret, vraiment remplis d'admiration devant son travail et la beauté de sa personne. Sur le seuil de la porte, il prend la pose devant cet énorme plat mural de son copain Albert THIRY et saluant "à distance" son épouse Pyot.

A chaque fois que je quitte un tel personnage et que je replonge dans le grand bain plutôt nauséabond de notre époque, je ne peux vraiment pas m'empêcher de penser que "c'était mieux avant". Excès de nostalgie devant des années que je n'ai pas connues et idéalise un peu trop ? Peut-être, mais je n'en suis hélas pas convaincu. Il suffit par exemple de comparer la vie artistique et intellectuelle des années 50 et celle de notre temps. Il n'y a quand même pas photo ! Combien de Robert reste-t-il et surtout combien notre pauvre société en produit-elle ? Plus beaucoup et pas assez pour que l'avenir connaisse un nouvel "âge d'or". Une société où l'art et l'intelligence n'a plus sa place. Brrr...

Bormes-les-Mimosas est un charmant petit village médiéval où il fait bon déambuler, notamment lorsque les mimosas sont en fleurs, en début d'année.

Impossible de laisser l'iPhone reposer :


- Le château des seigneurs de Fos, tout en haut du village. Aujourd'hui privé, ce château du 13e siècle a été le siège des Comptes de Provence.


- De là-haut, on y a une magnifique vue sur Bormes, le village et la ville nouvelle, la plaine du Batailler, le port de plaisance (bâti en 1969), le cap Bénat et l'archipel des îles d'Hyères (Port Cros et Porquerolles).


- L'un des nombreux "cuberts" (chemins couverts moyenâgeux) du village.


- Une belle terrasse "suspendue".


- Veilles pierres, petits chemins, ciel bleu, verdure...


- Le printemps est bientôt là.


- Chat c'est sûr !


-  Oranger chargé à bloc.


- OK pour l'appart du 3e !


- Faites une petite halte au Musée d'Arts et d'Histoire, créé par le peintre Charles BÉNÉZIT (eh oui, comme le fameux guide sur la peinture) en 1926. Vous y verrez de beaux tableaux de peintres du XIXe inspirés par la région (BÉNÉZIT, CROSS, etc.).


- Roberta GONZALEZ, qui vécut à Bormes dans une splendide villa moderniste (il faut absolument que j'y sois invité ;-) y est naturellement représentée.

2. "Georges", c'est mon ami Georges BRIATA, qui "vernissait" samedi soir au château de la Buzine, à Marseille, regagnée en fin d'après-midi, toujours avec autant de plaisir.


Un  vernissage que je ne voulais surtout pas manquer, pour le plaisir de revoir mon ami, bien sûr (je ne lui parlerai pas beaucoup ce soir là vu l'affluence), mais aussi parce que le château de la Buzine c'est "celui de ma mère", enfin celui de la mère de Marcel PAGNOL et que je ne pouvais pas manquer l'occasion de rendre hommage à l'auteur qui m'a éveillé à la lecture. Retour aux années collège...

Après bien des déboires, le lieu est devenu la maison des cinématographies de la méditerranée.

L'expo dure jusqu'au 5 septembre, vous avez donc tout le temps d'aller la voir !


- Vernissage typique : tout le monde cherche à voir "le maître" et à attraper quelque chose à grignoter :-).


- Mon cousin Jean-Pierre et sa petite famille, mes hôtes.


- Fabio devant "Ruelle à La Verdière" (La verdière est un petit village varois où le peintre passe ses étés et où j'ai eu la chance d'y vivre quelques très bons moments).


- La façade du château, aux couleurs "briatesques".


- Marseille by night. La place Castellane.


- Marseille by night. Le Vieux Port et la Bonne Mère vus de la rue Henri TASSO. Alors, elle est pas belle ma ville ? C'est pas Nice, ça !

3. "Pablo", enfin : c'est PICASSO. Bien sûr. 


Je suis allé le voir (enfin son travail ;-) dimanche matin à la Veille Charité, dans mon cher quartier du Panier. Pas de reportage photo hélas, les prises de vues étant strictement interdites. Grrr...

L'expo en question, "Visages", qui a pour thème thème transversal la représentation de la figure humaine dans l’art moderne et contemporain, est très intéressante, ne serait-ce que pour la toile de Pablo exposée ("Faut-il peindre ce qu'il y a sur un visage ? Ce qu'il y a dans un visage ? Ou ce qui se cache derrière un visage ?" dira-t-il) et deux magnifiques mini Françis BACON. 

Petite balade dans le quartier :


- La belle place Lenche ne ressemble hélas plus à rien sans ses arbres, coupés durant des travaux censés l'embellir.


- L'église Saint-Laurent, de style roman provençal, à proximité du fort Saint-Jean, sur une butte à laquelle elle a donné son nom. C'est la paroisse des pêcheurs de Marseille et accessoirement celle de ma famille : mes parents s'y sont mariés et mes frères et moi y avons été baptisés...


-  Le fort Saint-Jean vu depuis Saint-Laurent, à l'entrée du Vieux Port.


- Le nouveau MUCEM, à l'arrière du fort Saint-Jean. Bof : trop "carrée" pour moi cette architecture. Je préfère les formes organiques...


- Formes que j'ai eu l'occasion d'admirer en levant un peu les yeux du côté du square Protis et de ses immeubles construits après-guerre. Un endroit que je rêvais d'habiter quand je vivais à Marseille, pour la vue fantastique sur le Vieux-Port :


- Entrée d'immeuble n° 1. Terre cuite émaillée ? On dirait bien ! Travail de Jean AMADO à Aix, pour le compte de l'architecte Fernand POUILLON ? Pour en savoir plus sur ce céramiste méconnu, c'est ici !


- Entrée d'immeuble n° 2.


- Entrée d'immeuble n° 3.


- Entrée d'immeuble n° 4. Bronze ?


- Non, céramique !


- A l'intérieur (j'aurais du rentrer) : panneau mural en céramique...


- ... et un bien beau carrelage au niveau des boîtes aux lettres.


- Les chats du Panier n'ont rien à envier à ceux de Bormes. Plus belle la vie ;-).


- La rue Sainte-Françoise, au coeur du Panier. Ma rue. Rien ne semble avoir changé : linge aux fenêtres et joyeux mélange d'habitants. Ne manque que mon pittoresque voisin corse, ancien cuistot dans la marine ayant bourlingué dans le monde entier et qui me mitonnait de bons petits plats. C'était il y a 18 ans, l'âge de ma pauvre Mimine, recueillie lors d'une sortie pédagogique avec mes élèves. Comme le temps passe...

Merci à Robert, Georges et Pablo pour cette belle escapade !