mardi 29 octobre 2013

Vieux villages : la suite !

Le point culminant de Falicon, à 400 m d'altitude, et son superbe chêne vert

Deux vieux villages des Alpes-Maritimes étaient au menu de mon dernier week-end : Falicon, sur l'une des nombreuses collines qui surplombe Nice, et Carros-village, perché sur un impressionnant piton dominant la plaine du Var. Deux balades en compagnie de mon acolyte Salvatore et où la céramique était bien sûr au rendez-vous.

Se balader, c'est bien ; rester à la maison et profiter de sa collection, ce n'est pas mal non plus et c'est ce que j'ai fait samedi matin. Je resterais des heures parmi mes objets, un bon livre à la main et bercé par le bruit des vagues...


Séance "bronzage" pour miss MADOURA et ses copines...


... sous les yeux attentifs de mes deux coqs de Michel ANASSE jouant les vigiles !


Comment se lasser de les observer ? Formes, couleurs, textures, c'est toujours un vrai régal pour les yeux !


Comme le dirait un célèbre humoriste, "tous mes amis sont là" !

Avant d'aller à Falicon, j'ai fait en début d'après-midi mon habituel tour des galeries niçoises pouvant avoir de la céramique 50 ; un tour bien décevant, "comme d'hab"...


Heureusement qu'il y a la VPC et les offres régulières de mes dealers favoris ! J'ai ainsi acquis en pleine rue, via un SMS, cette belle boîte (32 x 32 cm) de Gérard HOFFMANN, céramiste vallaurien méconnu (merci Stéphane ;-). Pas mal, n'est-ce pas ?

Il faisait un temps magnifique à Falicon et je me souviendrai longtemps de son délicieux raisin, quasi confit, cueilli dans l'une de ses charmantes ruelles...

Quelques photos de la balade :


- L'entrée du petit village (environ 2.000 âmes) et l'ami Salvatore.


- Un village très bien entretenu, notamment au niveau des façades de ses maisons.


- Le centre du village, vraiment charmant.


- Sa fontaine-bassin, avec poissons rouges, papyrus et un calme absolu.


- Tiens donc : une expo de céramique :-)...


- ... dans la très mignonne chapelle des Pénitents.


- Bon, c'est sûr, ce n'est pas de la céramique 50 ; ça manque donc de couleur et c'est un peu tristounet...


- ... mais il y a heureusement des choses très intéressantes, comme des rubans de Daniela SCHLAGHENAUF, tous vendus (bravo)...


- ... de superbes bols de Christiana GUWANG, particulièrement "zen"...


- ... et des cratères d'Agathe LARPENT, dont on ne peut s'empêcher de toucher le fond, à la recherche de je ne sais quel mystérieux liquide !


- Après la céramique, la découverte du village et de ses ruelles pavées...


- La vigne est sur le mur du fond. Inutile de vous précipiter sur le raisin, il n'y en a plus. Salvatore a un oeil de lynx pour tout ce qui pousse et se mange ;-).


- Fond d'une impasse colorée et bien tranquille.


- La maison de mes rêves, avec son jardin suspendu...

Falicon ? Un petit paradis à visiter absolument !

Le village et la plaine du Var observés depuis le château

Le lendemain, direction Carros-village. Le temps couvert (eh oui, ça arrive aussi sur la Côte d'Azur ;-) seyait à merveille à cet impressionnant village très haut perché, dominant la plaine du Var. Le contraste entre la beauté du village et l'industrialisation de la plaine est surprenant. On est incontestablement bien mieux là-haut...

Désirant en savoir plus sur l'oeuvre de Jean BRANDY, découvert lors de ma balade à Tourrettes-sur-Loup, j'avais en effet pris rendez-vous avec l'un de ses deux fils, Frederik, qui nous a très gentiment fait découvrir, en compagnie de sa maman, le travail de son père, dans leur belle maison-atelier au milieu des bois.

Le château, siège du CIAC

Auparavant, Frederik nous a fait les honneurs du CIAC (Centre International d'Art Contemporain), qu'il dirige depuis quelques années. Installé dans les murs du château du village, qui le domine, une très belle batisse du XIIe siècle superbement restaurée en 1998, le CIAC possède une importante collection (près de 1.700 numéros) reflétant la création artistique sur la Côte d'Azur au cours des dernières décennies ainsi qu'un important fond documentaire (livres, catalogues, phots, archives...) accessible au public. La collection est exposée par roulement au château ou prêtée lors d'opérations hors les murs. Des expositions temporaires sont également au menu.

L'impressionnante épaisseur des murs du château

En ce moment, le CIAC célèbre le centième anniversaire de la naissance d'André VERDET par une expo de photos issues de sa collection.

Né en 1913 à Nice, André VERDET passe une partie de sa jeunesse en Chine et revient en France en 1937. De 1940 à 1945 il fait partie de la Résistance puis est déporté à Auschwitz et Buchenwald. En 1948 il s’établit à Saint-Paul-de-Vence où il commence une activité artistique, dès 1957, sur les conseils de son ami Picasso.

Poète, parolier, critique, sculpteur, peintre, céramiste, etc., la diversité de ses pratiques fait de lui un artiste "pluriel". Auteur de nombreux ouvrages sur les artistes de son temps, André Verdet a été l’ami des plus grands et cette proximité rejaillit sur sa propre notoriété.

À l’occasion de la création du CIAC au château de Carros, il a généreusement fait don à la commune d’une partie de sa vaste collection d’œuvres d’art. Inaugurée en 2003, la médiathèque de Carros porte le nom d’André VERDET. Il est décédé en décembre 2004. Cette exposition le donne à voir sous de multiples visages, à travers l’objectif de quelques-uns de ses amis photographes.

L'exposition temporaire actuelle est consacrée au peintre belge Jean RAINE (1927-1986), proche du mouvement COBRA, qui dialogue avec ungroupe d'artistes contemporains œuvrant dans les domaines de l’installation, de la performance, de la vidéo, de la poésie, de la photographie et du son.

La plaine vue depuis le château. Au loin : Nice et la Méditerranée

Les bois des environs. Un paysage grandiose

La  découverte du travail de Jean BRANDY qui a suivi fut un vrai régal, l'artiste étant un touche-à-tout particulièrement doué, qui s'est frotté avec un égal bonheur à toutes les techniques : dessin, peinture, estampe, mosaïque, gauffrage... et, bien sûr, à la céramique !

Petite sélection d'oeuvres choisies :


- Une céramique et une mosaïque nous accueillent à l'entrée de la maison de l'artiste.


- Une superbe huile représentant un paysage provençal (vers 1950).


- Une autre huile, sur panneau cette fois-ci, avec des rehauts à la feuille d'or (vers 1970).


- L'oiseau, un thème cher à l'artiste. Ici une céramique sur panneau (vers 1960). Une superbe composition !


- Un autre oiseau. La plaque en céramique a été incluse dans du plâtre et encadrée (vers 1970). Le résultat est remarquable.


- Un magnifique grand plat "à la chouette" (circa 1970). La miss m'a fait un clin d'oeil !


- Un autre grand plat (environ 50 cm de diamètre). Admirez la qualité du modelage et la touche de rouge soulignant la fleur apportée par l'oiseau...


- Un patchwork. Le textile a également séduit BRANDY, à la fin de sa vie.


- Une superbe plaque en céramique représentant un visage, un autre thème de prédilection de l'artiste.


- Avec Fredrik, qui nous a également fait découvrir les nombreux dessins et estampes de son père...


- Et enfin, pour terminer, une sympathique mini-chouette un brin féline qui nous a souhaité bonne route.

Espérons que nous aurons bientôt l'occasion d'admirer ces oeuvres dans le cadre d'une retrospective méritée de l'artiste !

En attendant, un bon conseil : procurez-vous le catalogue de l'exposition "La mythologie de Jean BRANDY", qui s'est tenue cet été à Tourrettes-sur-Loup. Il est magnifique et vraiment très intéressant.

jeudi 24 octobre 2013

"Virus" de Marc ALBERGHINA

Marc ALBERGHINA (né en 1959)
"Virus" (2009)
L. 100 cm, h. 70 cm, pr. 17 cm

Véritable morceau de bravoure, "Virus" est né dans l'esprit de l'artiste suite à la crise du marché de la céramique dans la ville aux cent potiers et au déclassement de nombre de ses collègues (cf les poignets cassés), qui ont perdu l'emploi qu'ils aimaient et à qui il rend ainsi hommage.

Il est composé de 16 élements en faïence - dont 7 spectaculaires avant-bras émaillés au chrome et au platine - montés sur une armature en fer forgé laqué.

J'ai vu "Virus" pour la première fois à la galerie HELENBECK, à Nice où il était exposé en vitrine. Son originalité et sa beauté m'ont immédiatement séduit. Essai transformé quelques mois plus tard, à Roubaix où il était à nouveau à l'honneur.

Provenance : galerie LE FIL ROUGE (Roubaix).

Expositions :

- "Le Dîner du Crime", galerie FAVARDIN & de VERNEUIL, Paris (du 10 au 26 février 2011).
- "Plus c'est Moins, Moins c'est Plus", galerie HELENBECK, Nice (du 22 septembre au 3 novembre 2012).
- "Vanitas vanitatum omnia vanitas", galerie LE FIL ROUGE, Roubaix (du 27 janvier au 9 mars 2013).

Inv. PM MAlb 2

mercredi 23 octobre 2013

Boîte à pilules de Jacques LIGNIER

Jacques LIGNIER (1924-2010)
Boîte à pilules (circa 1960)
L. 10 cm, l. 7 cm, h. 5 cm

Jacques LIGNIER fait malheureusement partie des céramistes "oubliés". Et pourtant, c'est un artiste talentueux, à la fois peintre, sculpteur et céramiste, ami des meilleurs artistes de son temps, dont les cadors de Vallauris. Peut-être était-il trop modeste, n'avait-il pas de bon galeriste ou que sais-je encore ?

Voici une courte "notice" extraite du catalogue de la dispersion de son fond d'atelier par la SVV GESTAS-CARRERE le 7 juillet 2012 et qui nous le présente sommairement :

Jacques Lignier est né en 1924 de l'union de deux dynasties de sculpteurs et de peintres. D’une part les Yencesse de Dijon dont les grandes figures sont Ovide, directeur de l'école des Beaux Arts et Hubert, sculpteur médailliste reconnu et coté que Jacques Lignier admirait au point de monogrammer ses propres œuvres du Y (de Yencesse) formé par ses propres initiales L et J. D’autre part, les Lignier, famille francilienne, centrée autour de James le patriarche, dans laquelle ne pas peindre est impensable tant pour les hommes que pour les femmes. Jacques se lancera dans la carrière artistique chez Janselme, grand ébéniste décorateur parisien de l'entre deux guerres ; il n’échappera donc pas à son destin.

Après la guerre il s'installera dans le sud, à Juan-Les-Pins où il prospèrera dans la décoration avec notamment des participations à des réalisations prestigieuses comme les programmes de Méribel où il côtoie Charlotte Perriand. A Juan-Les-Pins, il est bien sûr impossible d'échapper à la céramique tant le rayonnement de Vallauris irradie le monde artistique au point d'attirer le grand Maître Pablo Picasso dont il deviendra le voisin et l'ami. C'est au cours de cet âge d'or, qui dura une vingtaine d'années, que furent produites les oeuvres figurant au catalogue de cette vente. Seront aussi mis en vente, de nombreux souvenirs de l'amitié quiliait Jacques Lignier à Pablo Picasso. Quant au Pays Basque, Jacques Lignier l'a toujours fréquenté. Quelques rares oeuvres des années 40 en témoignent. Mais c'est au cours des années 70 qu'il prendra ses habitudes à Socoa et à Ascain avant des'installer définitivement à Saint-Jean-de-Luz au cours des années 80. Saint-Jean-de-Luz où il finira discrètement ses jours sans que nul ne devine le passé prestigieux de cet aquarelliste apprécié de tous. Saint-Jean-de-Luz où nous avons découvert, il y a quelques mois, son atelier et toutes les oeuvres qui l'habitaient... 


Le catalogue de la vente de son atelier est visible en cliquant ICI.

Pour info, les prix atteints ont été soutenus, nombre de professionnels ayant reconnu son talent et s'étant disputé les pièces. C'est bon signe !

Pour en revenir à ma petite boîte (j'adore ce type d'objet), elle est signée "J. Lignier" de façon manuscrite, à la pointe, sous la base, et donc facilement identifiable, ce qui est loin d'être le cas de toutes ses oeuvres, bien plus souvent marquées au tampon d'un "J" et d'un "L" entrelacés.

J'aime beaucoup le contraste entre les bandes, d'un superbe rouge, vif et brillant, et le reste de l'objet, d'un beau gris mat et nuancé.

Objet chiné 1 € (!) sur un vide-greniers par un sympathique lecteur, Patrick (bravo ;-), qui m'en a fait profiter et que je remercie.

Inv. PM JL 1

lundi 21 octobre 2013

Escapade parisienne

Vases "Coquille" d'A.-S. BARBAUX et "Houle" de J. et D. RUELLAND

Point fort de ce second week-end parisien de la saison, particulièrement speed : le marché des arts et artisans de l'esplanade des Invalides, où je me suis rendu samedi après-midi et passé un agréable moment compte tenu du bon niveau d'ensemble.

J'ai notamment apprécié :


- Les étonnantes sculptures en ficelle de lin crochetée d'Agnès SÉBYLAU. Ici L'épreuve du temps, une bestiole semblant surgie du fin fond des abysses et qui tiendra bientôt compagnie à mes céramiques :-), les caressant de ses fines "tentacules"...

- Les céramiques d'Anne-Soline BARBAUX. Fraîchement diplomée de l'École supérieure des Arts appliqués DUPERRÉ, cette jeune artiste y exposait ses superbes "Coquilles" et "Monolites", des oeuvres d'une rare beauté et d'une qualité d'exécution absolument remarquable. Une céramiste à suivre de très près !

Seulement deux acquisitions ce week-end (ouf) : un vase "Coquille" d'Anne-Soline, bien sûr, et, le lendemain, à Saint-Ouen, un très rare vase "Houle" des RUELLAND, par un curieux hasard dans le même esprit. Un vase très zen, que l'on ne peut s'empêcher de faire basculer, d'où son nom. Les deux pièces fonctionnent plutôt bien ensemble.


Je suis quand même rentré bien chargé car j'ai récupéré une sculpture de Robert PÉROT acquise le mois dernier et en instance chez un collègue (merci Christian ;-). Ce très beau grès patiné façon bronze est une oeuvre typique de la "période parisienne" de l'artiste,  où il se consacre à la sculpture, après avoir quitté Vallauris en 1973.


La semaine a fort bien débuté puisque mon facteur adoré m'a apporté de bon matin ma 16e chouette du couple ANASSE (un peu tristounette, la miss)...


... et cette énorme coupe sur talon de Roger CAPRON (39 cm de diamètre). Une très jolie pièce que je n'avais pu acquérir deux fois de suite faute de budget et que le destin a remis une troisième fois sur ma route, il y a quelques jours. Cette fois-ci, je n'ai pas laissé le superbe animal s'envoler !


Autre dialogue intéressant pour terminer : celui d'un crâne de Marc ALBERGHINA et d'une bouteille de Suzanne RAMIÉ, qui se sont rencontrés tout à l'heure au bureau.

jeudi 17 octobre 2013

Le folklore intime d'Agnès


Agnès SÉBYLEAU expose à partir d'aujourd'hui ses étonnantes sculptures en ficelle de lin crochetée au marché des arts et artisans du premier Village d'Automne de l'esplanade des Invalides (Paris 7e), un marché où vous pourrez également voir de la céramique et où je tâcherai de faire un tour samedi après-midi si mon emploi du temps bien chargé me le permet...

Je suis avec beaucoup d'intérêt son travail depuis que j'ai découvert par hasard sa belle collection de céramiques sur son blog personnel, dont je suis un fidèle lecteur.

Au fait Agnès, pas de nouvelles acquisitions de céramique ces derniers temps ;-) ?

Le clan des siliciens (1)

Avec Salvatore et Marc, dans l'atelier vallaurien de ce dernier 
Le rectangle rouge masque une oeuvre top secret. Désolé !

Belle après-midi entre amis, dimanche dernier, chez Perrine et Marc ALBERGHINA, à qui j'ai rendu visite en compagnie de Marie-Jeanne et Salvatore PARISI.

Le couple rentrait d'un séjour à New York pour les besoins de l'exposition "Body and Soul : New International Ceramics" au MAD, à laquelle Marc participe via sa série des Saint-Sébastien. Une expérience enthousiasmante pour l'artiste compte tenu du positivisme ambiant et du fort intérêt pour l'art outre-Atlantique...

Je prends ou je prends pas ? Telle est la question !

Nous avons bien sûr passé un moment dans l'atelier de Marc, qui travaille actuellement sur une pièce qui ne devrait laisser personne indifférent. Il lui restait quelques-uns de ses superbes crânes et j'ai encore craqué, tout comme Marie-Jeanne d'ailleurs.

"Virus" dans son imposante caisse en bois
et une petite caisse de crânes pour la route !

Ayant réussi à faire un peu de place (si si, c'est possible), j'ai enfin pu débarasser Marc de son magnifique "Virus" (acquis l'an dernier, après son expo roubaisienne), convoyé jusqu'à la maison grâce à l'ami Salvatore.


Il condamne l'utilisation du bas de mon ESU mais ce n'est pas grave, il n'y a que de la céramique à l'intérieur ! Et puis maintenant j'en profite :-).


Quant aux crânes, au nombre de trois, ils ont très vite trouvé leur place, le bleu profond m'ayant même suivi au bureau où il discute en ce moment avec deux ANASSE.

(1) Jeu de mots typique de maître PARISI ! Nous avons tous les trois un intérêt pour la silice (sous forme de dioxyde de silicium, c'est l'un des composants majeurs de la terre), Marc et Salvatore étant en plus d'origine si...cilienne, comme nombre de céramistes à Vallauris. Eh oui, les siciliens sont de sacrés tourneurs...