 |
Antibes. Le musée PICASSO, sur les remparts de la vieille ville |
Ciel bleu, soleil, chaleur, le printemps serait-il enfin arrivé ? C'est ce que je me disais hier, sur les remparts d'Antibes. Hélas, c'est aujourd'hui tout le contraire sur la plage de la Mala, à Cap d'Ail, où je me repose dans la maison de plage que mon frère Laurent a la chance d'habiter, après avoir fêté mon anniversaire :-). Patience, il finira bien par arriver, ce printemps que tout le monde attend désespérément...
 |
A la Mala, cet après-midi. Belle vue mais luminosité minimale ! |
Revenons à cette belle journée, qui a débuté par une balade à Antibes où je voulais voir l'exposition consacrée au travail de
Jean-Charles BLAIS au musée PICASSO, d'autant plus que l'oeuvre de cet artiste m'était quasi inconnue. J'ai hélas été déçu, notamment en raison de son caractère trop répétitif, mais peut-être serez-vous séduit, qui sait ? L'expo fermera ses portes le 9 juin prochain. J'ai par contre revu avec beaucoup de plaisir les superbes PICASSO du musée. A noter : la présence exceptionnelle de
cinq céramiques uniques de l'artistes prêtées par le musée de la Céramique de Barcelone, que je n'ai hélas pas eu l'autorisation de photographier. Vous avez le temps d'aller voir ces petites merveilles puisqu'elle ne regagneront l'Espagne qu'en janvier 2014.
Impossible de visiter ce musée sans aller me "recueillir" devant les HARTUNG exposés dans les salles HARTUNG-BERGMAN, et que j'ai pu heureusement pu photographier.
Hans HARTUNG est notamment représenté par :
- Un pastel, gouache et encre sur papier de 1948 (en haut) et une huile, encre et fusain sur papier de 1950, deux oeuvres de sa période la plus prisée des amateurs :
- Une grande toile "à l'italienne" (j'adore ce format) des années 60,
T 1962-H33, période où l'artiste agit sur la toile à l'aide d'outils acérés :
- Une grande toile des années 70,
T 1976-R21. A cette époque, il aime utiliser des rouleaux de lithographe et des couleurs pures et vives :
- Et enfin une grande toile des années 80,
T 1985-H40, véritable "explosion volcanique", créée à l'aide d'une sulfateuse à vigne :
Une seule toile pour Anna-Eva BERGMAN, mais représentative de son travail,
4-1959, une tempera et feuille de métal sur contreplaqué datant de 1959 :
Anna-Eva BERGMAN (1909-1987) est une artiste française d'origine norvégienne véritablement protéiforme puisque dessinatrice et caricaturiste de presse, écrivain (articles sur l'art, livres) et bien sûr peintre, s'engageant sur la voie de l'abstraction à la fin des années quarante, avec l'utilisation de feuilles d'or ou d'argent comme éléments picturaux, s'inspirant de la nature et de la mythologie nordique. Pour en savoir plus sur cette artiste vraiment intéressante et hélas méconnue, deux solutions : une monographie de référence,
Anna-Eva BERGMAN, aux presses du réel et une visite de la
fondation HARTUNG-BERGMAN, qui ouvre depuis peu ses portes au public, le vendredi après-midi. Incontournable si vous passez dans la région !
Ma visite s'est achevée à la bibliothèque du musée, très bien achalandée. J'en suis bien sûr reparti lesté d'un peu de lecture. Si comme moi vous aimez les mémoires et souvenirs des acteurs de l'art moderne, je vous conseille deux savoureux ouvrages d'Heinz BERRGRUEN,
J'étais mon meilleur client (autobiographie) et
Mon premier PICASSO. Véritable personnage de roman, ce grand galeriste a connu les plus grands artistes du XXe siècle et collectionné des dizaines de KLEE, PICASSO, BRAQUE, MATISSE, etc., qu'il lèguera à l'Allemagne en 2000. Il aura le loisir d'aller les voir tous les jours, logeant dans son propre musée...
 |
Le jardin des sculptures du musée |
***
PAUSE ! Un rayon de soleil (bien timide) et me voici sur le sentier du bord de mer, qui va de la plage de la Mala à la plage Marquet ("ma" plage à moi !), levant les yeux, à la recherche d'une villa qui voudrait bien accueillir une famille très, très nombreuse :
 |
Villa "Le velle" (les voiles). Le bon goût italien. Ma préférée... |
 |
Années 30. Autre style. Pourquoi pas ? |
 |
Que se cache-t-il derrière ces grilles ? Mystère ! |
 |
Une belle provençale... |
 |
De bien lourdes portes... |
 |
"Les Bruyères". So chic ! |
 |
"Les Aubépines". Abandonnée depuis des années... |
 |
Le beau portail des Aubépines, type "Château de ma mère" |
 |
Villa "sans nom". A retenir... |
 |
Années 80. Trop déprimant, ce type de cage à poules. Non merci ! |
 |
Mon quartier. Je suis arrivé :-) |
***
Après avoir quitté le musée PICASSO, je suis retourné chez Jacques LAVIGNE afin de mieux le connaître et lui acheter
une toile repérée lors de ma première visite. Passer de
l'agitation touristique au petit paradis de l'artiste via le véritable sas de
décompression que constitue sa petite rue fut un vrai plaisir :
 |
La rue du Petit Four |
 |
"Entrée de l'artiste" |
Le
vieil Antibes, comme bien des centres historiques, est riche de tels
endroits, hors du temps et heureusement peu fréquentés par les touristes
"à glace", qu'il faut savoir fuir.
La rencontre fut
très agréable, dans le superbe jardin bohème de l'artiste puis autour
d'un verre, à parler de son travail, de ses influences (l'art abstrait,
qu'il découvrit dans les galeries parisiennes d'avant garde, dans les
années 60) et d'art en général. Originalité, modestie, grande culture,
sympathie ; bref, un véritable artiste, comme on n'en fait plus guère, hélas.
Quelle différence avec l'attitude des "artistes" et galeristes présents
sur le salon
Art Monaco (grand raout annuel du mauvais goût sur la Côte), quelques jours plus tôt, dont le seul objectif était
visiblement de plumer de riches gogos ne s'intéressant à l'art que pour gagner de l'argent ou frimer. Pathétique ! Art sans culture n'est que ruine du portefeuille, et c'est d'ailleurs bien fait...
Même ambiance chez Marc ALBERGHINA, à Vallauris, chez qui je me suis
ensuite rendu afin de l'aider à transporter son "Festin" à la maison.
L'artiste est installé sur les hauteurs de la petite ville, dans une
charmante petite maison, tranquille et entourée d'un jardin luxuriant,
royaume d'une malicieuse petite fille et de deux chats, dont un gros et
beau matou (qui ressemble comme deux gouttes d'eau à ma
Chatonne, 17 ans depuis quelques jours et toujours aussi peu sociable, malheureusement) :
Si quelqu'un a des infos sur ce "type" de chat au faux air de Maine coon, je suis preneur !
Le transport et l'installation de mon nouvel ami se sont parfaitement déroulés :
 |
Deux caisses en bois : ça c'est de l'emballage |
 |
Marc en plein "montage". 206 os : le compte est bon ! |
J'ai pu en profiter pleinement dimanche matin, jour de mon anniversaire :-), aux premiers rayons du soleil :
 |
"Le Festin" (2009) |
"Le Festin" est un véritable exploit
technique - entièrement modelé et émaillé de somptueux émaux flammés à la
brillance exceptionnelle - et une oeuvre d'art très originale, qui séduit
bien plus qu'elle n'horrifie. C'est à la fois une féroce critique du
mercantilisme effréné ayant précipité la chute de Vallauris et un
excellent rappel de notre pauvre condition humaine, dans un monde devenu
bien trop superficiel et persuadé d'être immortel...
Marc ayant complètement refondu son
site personnel, je vous invite à le consulter pour mieux connaître son travail.
Il a notamment présenté lors de sa dernière exposition au
Fil Rouge
de Roubaix une remarquable série de 53 sculptures de crânes humains,
entièrement modelées à la main et superbement émaillées, témoins de sa parfaite
maîtrise de la céramique et qui ont presque toutes été vendues.
Voici les cinq qui ont rejoint ma collection :
 |
"Flammés" brun et miel (on en mangerait) et bleus entourant un blanc |
 |
Un émaillage "à l'acide" |
 |
Bleu des mers du Sud et noir "jouvesque" : mon préféré |
Les trois premières sont au bureau et
ont beaucoup fait jaser lundi matin, un client m'ayant même reproché de ne
pas être "politiquement correct" en les exposant. Je l'ai bien sûr
gentiment envoyé balader ; non mais !