mardi 29 mai 2018

Collectionner

"Contrairement au message véhiculé par les médias, collectionner n’est pas l’apanage d’une élite richissime.

Pour le prix d’un écran plat, vite démodé, on peut acquérir une œuvre d’art originale de qualité, laquelle décevra probablement moins que les inanités diffusées par les chaînes de télévision, même vues sur un grand écran panoramique.

C’est un choix de vie, une décision de gérer ses priorités autrement, de ne pas penser au regard normalisateur que les tiers portent sur nous pour prendre le temps de vivre autrement, plus librement : être plus que paraître

Il suffit de décider de changer de voiture moins souvent et de préférer la côte bretonne aux pistes de ski ou à la Côte-d’Azur…

Pour qui en douterait encore, il suffit de rappeler le cas du couple de fonctionnaires new-yorkais Herbert et Dorothy Vogel qui, avec des revenus plus que modestes – moins de 20.000 € par an –, vivant dans un petit deux-pièces à loyer modéré, a constitué une collection de 4.800 œuvres d’art conceptuel et minimaliste qui font aujourd’hui la fierté d’un grand nombre de musées étasuniens.

Notre façon de collectionner est devenue un geste de protestation contre la déculturation, contre l’omniprésence du prêt-à-penser, contre les jugements à l’emporte-pièce, contre les stéréotypes et les clichés qui normalisent, effacent les différences, visent à l’uniformité et stérilisent toute velléité de sortie des chemins battus. Nous pensons, par notre action, militer pour un monde meilleur qui s’enrichit des apports d’individus ayant des visions parfois opposées aux nôtres, qui se distinguent du troupeau de nos contemporains lobotomisés par les messages débilitants de la télévision. Ceux-là même qui nous démontrent, chaque jour, que la vie n’est pas univoque et morne, mais source d’incessantes découvertes, de surprises…"

Louis DOUCET (collectionneur ; texte publié en février 2014)

Un beau plaidoyer pro collection, que j'aurais bien aimé écrire...

Ah, Valentine...


Vase-sculpture 😅 de Valentine SCHLEGEL illustrant l'article "Des objets pour la terrasse", paru dans le numéro de mai-juin 1958 de la revue "Meubles et Décors".

Dédié à l'ami @ulrikk_, véritable passionné de fleurs séchées, toujours sur la brèche pour dénicher des contenants à la hauteur de ses chéries 😂…

PS : à quand un magazine "de déco" digne de ce nom et qui nous proposerait l'équivalent actuel ?

On peut rêver, n'est-ce pas ? 

***

Hé oui, retour à la maison, après deux années et demi passées sur Facebook, réseau social certes intéressant mais dont je me suis lassé pour diverses raisons...

Je reste par contre véritablement un inconditionnel d'Instagram, particulièrement façile à utiliser et très ludique, où vous pourrez découvrir mes nouveaux billets en avant-première.

C'est ici : Céramique 50, le blog sur Insta !

À très vite !

mardi 12 avril 2016

La première monographie consacrée à Jacques BLIN vient de paraître !


"Histoire de l'atelier Jacques BLIN", l'ouvrage que les amateurs de céramique 50 attendaient est enfin paru !

Beau travail de Vianney FRAIN, collectionneur passionné, qui comble une importante lacune en publiant la première monographie consacrée au célèbre céramiste parisien.

L'auteur révèle notamment l'importance du travail d'équipe au sein de l'atelier et la part non négligeable de travail assumée par les collaborateurs du céramiste : le peintre Jean RUSTIN pour les décors et l'épouse du céramiste, Catherine BLIN, pour diverses tâches, cette dernière ayant également eu une oeuvre personnelle digne d'intérêt. Jacques BLIN était un véritable chef d'orchestre, qui savait déléguer et bien s'entourer et qui a en plus été très impliqué dans la vie syndicale de sa profession.

Tout cela et bien d'autres choses (comme les premiers modèles du céramiste, des pieds de lampe, non signés), vous le découvrirez dans ce bel ouvrage format A4 tout en en couleurs et très richement illustré de superbes photos.

Il peut être acquis en ligne au prix de 29,90 € sur le site de l'auteur.

C'est ICI.

Bravo Vianney !

lundi 4 avril 2016

Faux "Cactus" de Pol CHAMBOST


Un pied de lampe "Cactus" (ou plutôt "Corail") de Pol CHAMBOST est proposé en ce moment sur un site de vente aux enchères bien connu.

C'est hélas un faux GROSSIER.

Ce modèle, le n° 1039, est l'un des plus prestigieux et les plus rares de l'artiste puisqu'à ce jour on ne recense que... DEUX exemplaires !

Inutile de vous dire que l'apparition de ce troisième exemplaire il y a quelques heures fait beaucoup jaser dans le microcosme...

La pièce est fausse pour trois raisons principales :




- il existe plusieurs différences notables dans les volumes des "branches" (1) entre le faux, qui manque beaucoup de vigueur, et l'original (comparez les photos n° 1 : le faux et 2 ainsi que 3 et 4 : l'original, la photo 4 étant extraite de la monographie consacrée au céramiste) ;


- ensuite parce que l'émaillage n'a rien à voir avec celui des deux exemplaires originaux, trop "léger", trop brillant, laissant apparaître la terre par endroits (cf photo ci-dessus) ; rien à voit avec l'émail "noir 50" du céramiste, riche, dense, satiné (cf photo 2 et 3) ;


- enfin parce que la base de la pièce est pleine et grossière (cf photo ci-dessus) alors que celle de l'original est creuse et "léchée" (pas de photo pour messieurs les futurs faussaires, désolé :-).

Côté signature, il semblerait que ce modèle n'ait curieusement pas été signé puisque les deux exemplaires connus ne le sont pas (le second, qui m'appartient, a été faussement signé "JOUVE" afin de faciliter sa vente par un vendeur indélicat et pour en savoir plus au sujet de sa belle histoire, c'est ICI).

Faux récent conçu pour tromper les collectionneurs ou "pompe commerciale" réalisée dans les année 60 (?) et signée d'un générique "Vallauris" (rien ne dit qu'il soit né dans la ville au cent potiers ; c'est peut-être une simple "ruse", Pol CHAMBOST n'y ayant jamais mis les pieds ni collaboré de près ou de loin avec ses acteurs) ? Mystère !

Bref, soyez prudents, d'autant plus que Pol CHAMBOST n'est hélas pas le seul à avoir été imité. Plusieurs faux JOUVE, MADOURA PICASSO et... CLOUTIER sont récemment passés sur le marché et ont hélas trouvé preneurs. Compte tenu de la récente valorisation de la céramique 50 de qualité, nous ne sommes malheureusement qu'au début de cette "rançon de la gloire".

NB : du fait que les deux exemplaires répertoriés ne soient pas signés, certains doutent que son auteur soit le célèbre céramiste parisien.


Le doute n'est pas permis car il existe un dessin préparatoire de ce modèle et datant de 1953 dans les archives de l'artiste (photo ci-dessus).

Un modèle pas assez abouti et qui ne "sortira" de ce fait qu'en 1954 (le premier exemplaire sera facturé le 9 octobre 1954), contrairement au vase Escargot (n° 894) et au grand pichet n° 895 figurant sur le même calque et dont les premiers exemplaires seront vendus à l'automne 1953 (ils apparaissent en facturation le 12 octobre 1953).

Merci à Philippe CHAMBOST, fils de l'artiste et expert de son oeuvre, pour ces très intéressantes précisions. Philippe qui m'a précisé avoir retrouvé dans les archives familiales ce modèle facturé en blanc et en... vase !

Combien de 1039 ont été vendus à l'époque ? Très peu et à priori (?) non signés. Il n'en faut pas plus pour expliquer le fait que seul deux spécimens aient refait surface jusqu'à présent mais tout est possible et je vous souhaite d'être un jour l'inventeur du troisième "1039" ;-).



(1) Notamment à la base de la branche de gauche. Comparez cette zone, cerclée en rouge, avec la même zone sur la première photo. En haut le modèle authentique, en bas le faux.

lundi 21 mars 2016

Coupe "Coq" de Michel ANASSE

Michel ANASSE (né en 1935)
Coupe zoomorphe (circa 1965)
H. 24 cm

Pièce unique.

136e ANASSE de ma collection... et 8e "coq", qui a trouvé sa place à la cuisine... sur "Le crâne", un autre ANASSE, en terre à creuset patinée cette fois-ci. 

Inv. PM MNA 136