dimanche 22 mars 2015

Bon appétit !


"Canis Lingua IV", oeuvre du céramiste vallaurien Marc ALBERGHINA vient tout juste d'arriver à la maison :-).


Livrée par Marc himself.


Je l'adore (la pièce... et Marc, l'un des très rares céramistes contemporains dont je suis attentivement le travail).


Une belle bête de 62 cm de diamètre et 39 cm de haut (cliquez sur les photos pour les agrandir).

Son travail sur la langue a fait l'objet d'une très belle expo à la galerie MADOURA, qui s'est achevée il y a peu et rencontré un franc succès.

Yves PELTIER, son directeur, en a admirablement bien parlé :

"Avec cette exposition, Marc Alberghina dépasse étonnamment la seule fascination que l’on éprouve spontanément pour l’étrange beauté formelle de cet organe à la fois si captivant et repoussant qu’est la langue. Une beauté qu’il a su orchestrer avec des œuvres surdimensionnées à l’aspect sculptural.

En donnant à voir un organe aussi signifiant, rarement montré dans l’art contrairement au sexe, Marc Alberghina pousse à son paroxysme ce goût pour la représentation du corps, sujet majeur pour les artistes.

Au travers de ces langues, il convoque un riche univers sémantique et une stupéfiante imagerie classique et contemporaine où se mêlent des références picturales et sculpturales claires. Pensons simplement à Jérôme Bosch (1453-1516) ou encore à Franz Xaver Messerschmidt (1736-1783), au portrait d’Albert Einstein tirant la langue de 1951, étonnante photographie d’Arthur Sasse ou encore à certaines pratiques du Body Art. On y retrouve aussi des références littéraires (la langue est un organe particulièrement actif dans l’œuvre du marquis de Sade (1740-1814) et de Georges Bataille (1897-1962) ou cinématographiques. Souvenons-nous, entre autres, du film "Le Satyricon" de Federico Fellini ou de "La grande bouffe" de Marco Ferreri.

L’art de Marc Alberghina est, ici, largement irrévérencieux voire subversif et pour le dire franchement jubilatoire. Il est ancré dans un art et une culture populaire qui n’ont de cesse de le questionner. Son travail se nourrit aux sources du "kitsch" vallaurien (l’usage qu’il fait d’émaux outranciers utilisés localement, à Vallauris, dans les années cinquante dit bien cette curiosité qu’il a pour la production et les pratiques céramique populaires de cette ville où il a choisi de vivre et de travailler).

Les propositions de Marc Alberghina, éloignées de tout académisme et d’une élégance rare, sont servies par une maîtrise des techniques céramiques remarquable. Ce sont des œuvres aux références souvent provocatrices et libertaires, un art qui a vocation à nous oxygéner un peu dans un monde où la langue devient, trop souvent, le véhicule d’une morale collective volontiers "petite bourgeoise" et dangereusement populiste. Une morale collective qui asphyxie, insidieusement, la beauté "aristocratique" de l’éthique individuelle".

4 commentaires:

  1. Quelle chance vous avez ! Ce monsieur fait du grand art avec un air complètement décalé mais complètement immergé dans son époque. Ces langues se tirent et s'étirent tant qu'elles en saignent comme pour répondre à une langue de bois si à la mode chez nos dirigeants,
    Mais elles sont en céramique ces langues, fières, dignes, noble, imposantes dans leurs émaux extraits du passé,
    Tirer la langue c'est montré un intérêt et l'intérêt c'est qu'on pourrait leur faire dire n'importe quoi ! Non non c'est faux l'intérêt c'est Vallauris - uniquement - ouf, et c'est tant mieux. Elle tirent vers Vallauris !! j'ai compris, bon.

    Cela dit j'aimerai beaucoup rencontré cet artiste ce grand artiste, moi un pauvre petit retraité collectionneur à ses heures et un peu timide......

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  2. Merci Patrick pour votre réaction inspirée ! N'hésitez pas à aller voir Marc ou à lui écrire car c'est un garçon très sympathique et fort accessible. Son site : http://marc-alberghina.fr/ Pour en revenir à sa langue, elle me ravit toujours autant et mesure ma chance :-) !

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  3. Il a la langue bien pendue ce Monsieur , non ?

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