mercredi 31 juillet 2013

Vase "toupie" d'Élisabeth JOULIA

Élisabeth JOULIA (1925-2003)
Vase "toupie" (1970)
H. 14 cm, Ø 10 cm

Ce petit grès est l'un de mes préférés, d'autant plus que ma collection n'en compte que quelques-uns. Sa forme très originale au profil de "clé de vie" égyptienne (1) et son très bel émaillage allant du gris bleuté brillant au brun satiné (l'intérieur étant nappé d'un beau bleu laiteux) sont en effet particulièrement séduisants.

Il est signé et daté au stylet "JOULIA 70", sous le disque central.

Provenance : collection Nicole MAHIEU.

Exposition : "Céramiques françaises des années 50", galerie des Docks, en collaboration avec les galeries Mouvements Modernes et UAF (Nice, 28 mars - 25 avril 2002).

(1) L'artiste voyage beaucoup au début des années 70, et notamment en Egypte, où elle séjourne chez des amis céramistes, Évelyne PORRET et Michel PASTORE, qui l'invitent  à travailler dans leur atelier. Cette pièce y a peut-être été produite...

Inv. PM EJ 2

lundi 29 juillet 2013

Road movie alpin


Kamikaze la Lucette ? Peut-être, mais que voulez-vous : il a fait si chaud aujourd'hui que la bien peu confortable crête de mon grand frère Lucifer (ça ne s'invente pas ;-) est le seul endroit de la maison où j'ai pu respirer un peu, l'animal regardant la mer, près de la baie vitrée, agréablement ventilée. Respirer et surtout... me reposer ! Je suis en effet rentrée cette nuit après un épuisant mais très agréable road movie qui m'a permis de revoir mon papa, Michel, ainsi qu'un grand nombre de mes frères et soeurs, notamment ceux qui sont nés cet hiver et que Pascal vous présentera lorsqu'il se sera reposé, car il a travaillé aujourd'hui, lui ! J'ai hâte que la nuit tombe afin d'aller raconter ce périple et donner des nouvelles de la famille à Georgette, Huguette, Azraël et les autres...

PS : en rentrant, j'ai eu le plaisir de découvrir la première fleur de l'été du frangipanier de Pascal, d'où ma tenue tahitienne :-). Quel dommage que vous ne puissiez profiter de la douceur de son parfum, qui m'a instantanément transportée dans les îles, agissant comme une véritable "madeleine de Proust". Vahinés, monoï, tiaré, paréo, poisson cru, tous les charmes de la Polynésie me sont revenus. Quel voyage, mes amis ! Je vous le raconterai un jour. Promis.

Mon frangipanier en fleurs : Tahiti sur la Côte d'Azur !

Je reprends la main ! Elle a la langue bien pendue la bestiole...

Comme la miss vous l'a dit, j'ai rendu visite à Michel ANASSE ce week-end ; pas tout seul pour une fois puisque j'étais accompagné de deux amis passionnés de céramique : Jean-Pierre (tout nouvel habitant de Saint-Just-d'Ardêche) et Clément (lyonnais pur souche), que j'ai rejoint samedi matin en gare de Pierrelatte (dans la Drôme). Il nous aura fallu près de cinq heures de voiture pour rejoindre l'antre de Michel, le tout petit village de la Condamine-Châtelard (moins de 200 âmes), au coeur des Alpes-de-Haute-Provence. Le "bout du monde" pour un citadin ;-). Entre le paysage, magnifique et si reposant, et les discussions passionnées, autour de la céramique bien sûr (dernières acquisitions, ventes au enchères, actualités, etc.), nous n'aurons vraiment pas vu le temps passer. Et puis quel plaisir au bout du chemin !

Nous étions attendus à l'atelier des Grandes Écuries du Fort de Tournoux par Michel et Gaël, son fils cadet, sculpteur et peintre, bientôt rejoints par Sylvestre, le frère ainé et photographe. L'artiste y expose jusqu'au 15 août son travail réalisé durant l'hiver : une dizaine de grands modelages en terre à creuset (chamottée), cuites dans son nouveau four électrique (le four à bois est hélas hors d'usage), et pour la plupart méticuleusement et superbement patinées. Un travail qu'il qualifie lui-même de "thérapeutique" après le décès de son épouse Nicole et un bel hommage au travail de cette dernière, accentué par la parution d'un beau livre qui lui est dédié, Nicole & Michel ANASSE - Céramiques :


Luxueux (78 pages, 21 x 25 cm, à l'italienne, relié, sous jaquette), il est disponible au prix de 45 € (+ port) ou de 120 € (+ port) accompagné d'un dessin de l'artiste.

Dessin accompagnant mon exemplaire

Il sera bientôt en vente sur le tout nouveau site consacré à l'artiste :-) et suivi d'un autre ouvrage consacré aux fers soudés de Michel. En attendant, vous pouvez l'acquérir sur un site de vente aux enchères bien connu.

Reportage photo :


"Femme aux extravagantes perspectives" (reproduite à la sortie du four et donc non patinée sur l'affiche de l'expo). La patine est vraiment superbe, "cuivrée", à tel point que l'oeuvre semble être coulée dans un alliage métallique ! Au second plan : Gaël, Michel et Yann, collectionneur marseillais et lecteur du blog avec qui j'avais rendez-vous pour faire connaissance. Plus on est de fous...


"La violée".


"Fragmentaire".


"Mauvaise oreille et mauvaise langue développent le tapis rouge de la médisance".


"La corne d'abondance". L'une des deux oeuvres non patinées.


"La contorsionniste".


"Babel, code SVP". La seule oeuvre non inspirée par le corps féminin.


"Le crâne". De quel fantastique hominidé provient-il. Sidérant ! Et quelle superbe patine...


Jean-Pierre, Clément et Michel en grande discussion. L'homme est adorable, simple et profondément humain. Au premier plan, des céramiques de Nicole.


Un impressionnant fer soudé en cours de restauration. Cette "chauve souris" bien connue des "anassophiles" est l'une de ses pièces maîtresses, exposée au Musée d'art moderne de la ville de Paris en 1967.


Un jouet sculpté par Michel pour ses petits-enfants. Trop mignon !


Michel et Lucette. Un brin mélancolique, la miss lui rappelant sans doute tant de bons souvenirs avec Nicole...


Un groupe d'amateurs "aux anges" ! Et un artiste visiblement heureux d'avoir rencontré des fans de son oeuvre...

De nos jours, un tel travail - personnel, puissant - est hélas exceptionnel, à mille lieu du travail répétitif et commercial que présentent tant de "galeries", comme nous pourrons le constater le lendemain, lors d'une balade à Dieulefit. Alors vous savez ce qu'il vous reste à faire. En voiture !


PS : vous ne me croirez peut-être pas mais sur la route du retour, quelque part dans la Drôme, deux amis (JC et Jérôme, merci ;-) m'ont prévenu que deux petits frères (?) de Lucette étaient à adopter sur le Net. Ils la rejoindront bientôt, pour notre plus grand plaisir. Qui sait si Nicole, de là-haut...

vendredi 26 juillet 2013

Un DEBIÈVE peut en cacher un autre...


Merci la canicule ! C'est en effet grâce à l'un de ses inconvénients - l'impossibilité de dormir :-( - que j'ai identifié la nuit dernière l'auteur cette belle petite "chimère" en fer forgé, très originale (L. 28 cm, h. 22 cm, pr. 8,5 cm).

Signée "DEBIÈVE", je l'attribuais jusqu'alors à Robert DEBIÈVE, artiste bien connu des amateurs de tapisserie (1) :

Le célèbre "Potier" de Robert DEBIÈVE (sérigraphie)

Il s'agit en fait d'une oeuvre de Michel DEBIÈVE et la solution est venue de la relecture de l'excellent ouvrage de Gilbert DELAHAYE, le Nouveau guide des artisans et créateur de France (seconde édition), qui m'est tombé sous la main à deux heures du matin :-), confirmée au réveil par un examen plus attentif de la signature, précédée d'un "M.".

Voici ce qu'en disait l'auteur en 1970, à la région Pays-de-Loire, ville d'ORVAULT :

"Michel DEBIÈVE, sculpteur sur fer, peintre et brodeur, 30 avenue de la Paix. Ses réalisations sont multiples et variées (broderies de laine, images sur verre et sur bois, fers forgés, etc.). Absent en août".

Le plus incroyable, c'est que l'artiste habite toujours à la même adresse, quarante ans plus tard ! Il ne me reste donc plus que quelques jours pour le contacter afin de vous en dire plus sur son oeuvre, avant que notre homme ne prenne ses quartiers d'été...

En attendant, bon week-end !


(1) Peu d'infos sur ce dernier, hélas. Il a fait l'objet d'une rétrospective à la Maison Carrée de Nay (Pyrénées-Atlantique) en 2009. Le texte de présentation était le suivant :

Robert Debiève (1926-1994) est probablement le premier designer engagé par les manufactures de meubles de Nay dans les années 60 (MINVIELLE et CABANNE). Il a renouvelé la conception du mobilier moderne en introduisant de nouvelles matières, mais aussi celle de l’agencement et de la décoration de l’appartement.
Dessinateur des wagons SNCF ou de salons de grands paquebots, il a aussi beaucoup travaillé pour les ateliers d’Aubusson et la tapisserie contemporaine.
En parallèle, il a conçu une œuvre picturale largement inspirée par les couleurs changeantes des étangs de Provence.


Reste à dénicher le catalogue de l'expo. En attendant, voici un exemple de son travail de designer pour l'éditeur MINVIELLE :


Cette très belle enfilade est en vente actuellement sur un site de vente aux enchères bien connu ;-). 

Inv. PM MD 1

mardi 23 juillet 2013

Le décor est planté

La solution ? Môman !

Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, je "vis" chez mes céramiques (le cap des 400 sera bientôt franchi), sculptures, tableaux (sur les murs, bien sûr, mais aussi et surtout adossés au murs, en rang d'oignon) et bouquins (en piles, à même le sol), qui occupent l'essentiel de mon 35 mètres carrés et m'autorisent tout juste, la nuit venue, à dérouler mon futon dans la cuisine !

Bref, il me faut absolument reprendre le pouvoir à la maison. Et pour cela, je n'ai pas d'autre solution que d'écrémer (un tout petit peu ;-) la collection et, surtout, de confier une partie de la fratrie aux bons soins de leur grand-mère (privée de plumeau, bien sûr), qui, elle, ne manque pas de place dans sa grande maison. En attendant de trouver le grand appartement de mes rêves qui pourra réunir toute la famille...

Le Roumain en transit gare de Lyon-Part-Dieu
(il a trouvé le moyen d'y récupérer un énorme
miroir éclairant de Juliette DEREL)

J'ai fait un premier voyage le week-end dernier, sans céramique dans mes bagages mais avec un très belle (et bien lourde) tapisserie d'André BORDERIE qui croupissait roulée dans un coin de mon studio et qui à présent forme un beau décor dans le salon maternel, au dessus d'une grande enfilade de la série 800 d'Alain RICHARD, bien sûr incasable chez moi. Elle en a de la chance madame SARFATI (1), n'est-ce pas ?

Qui aura le plaisir d'inaugurer l'enfilade ? Réponse après les vacances, qui seront en partie consacrées à déterminer qui reste et qui partira...

Je les entends déjà se disputer :-).

PS : si, comme moi, la tapisserie des années 50 vous intéresse (d'autant plus qu'elle est encore largement sous-cotée), je vous conseille vivement la lecture de "Après la mort de LURÇAT, bilan de la tapisserie contemporaine", par Hélène MEYNAUD et "La tapisserie du XXe siècle", par Gérard DENIZEAU. Ce dernier est également l'auteur d'un livre passionnant consacré à l'âme de la célèbre galerie parisienne La Demeure ("la" galerie de la tapisserie) : "Denise MAJOREL, une vie pour la tapisserie". Et pour terminer, un site : La tapisserie du XXe siècle, animé par un pro passionné, Sébastien MEUNIER.

(1) Eh oui, ma mère est plutôt du type mère juive, à tel point que ses trois garçons l'appellent affectueusement ainsi !

vendredi 19 juillet 2013

Michel ANASSE : "Retour à la terre"


Ça c'est une très très bonne nouvelle :-) !

L'artiste, qui avait cessé d'utiliser la terre depuis belle lurette, privilégiant le fer, nous invite à découvrir ses sculptures et modelages récents du 27 juillet au 15 août, dans son atelier des Grandes Écuries du Fort de Tournoux, à La Condamine-Châtelard (Alpes-de-Haute-Provence).

Vernissage le vendredi 26 juillet à 18 H.

Compte-rendu "on line" le 29 si tout va bien, en d'autres termes si je réussis à rejoindre le petit paradis de l'artiste, bien éloigné...

PS : dois-je vous préçiser que Lucette est en transe ? A tel point que mini miss a déjà préparé son film à bulles personnel pour l'expédition !

mercredi 17 juillet 2013

Les "OVNI" de Salvatore PARISI


Le sympathique et talentueux céramiste niçois exposera bientôt son travail récent - et notamment ses "Oiseaux Volants Non Identifiés" - à la galerie Céramiques du Château, située juste en face du Chateau GRIMALDI d'Antibes, qui abrite le musée PICASSO.

Voici les tout premiers exemplaires de cette série très originale, qui viennent à peine de se poser à Nice, en provenance directe de Vallauris :



Forme à la fois solide et épurée, bonne bouille, belle terre noire généreusement et sélectivement émaillée : ces sympathiques volatiles ont tout pour plaire !

Ils seront accompagnés d'une superbe série de "bouteilles" aux émaux magnifiques soulignant d'élégants volumes comme taillés à la serpe :



Un véritable travail de sculpteur !

Pour contacter l'artiste et éventuellement visiter son atelier si vos vacances vous mènent sur la Côte, cliquez ICI.

lundi 15 juillet 2013

Des pommes, des poires...


Belle récolte ce week-end, lors de ma dernière escapade parisienne de la saison.

J'ai en effet regagné mes pénates (comme d'habitude à point d'heure et chargé comme un bourricot) avec :

- Un superbe miroir "aux fruits" de JOUVE, impressionnant avec ses douze fruits en fort relief et... particulièrement lourd (mesurant 39 x 39 cm sur environ 5 cm d'épaisseur, il pèse 7 bons kilos).

Il s'agit d'une authentique rareté, surtout dans cet état de conservation et de fraîcheur, tout bonnement exceptionnels ! A ce jour je ne connais qu'un seul autre exemplaire de ce remarquable modèle, tout à fait de saison :-) et datant de 1950. Il est reproduit dans l'incontournable monographie de l'artiste éditée par la galerie JOUSSE en 2006 :


La composition est légèrement différente, ce qui n'est pas étonnant car le miroir est en fait constitué par l'assemblage de carreaux émaillés. Un travail qui a sans doute bien plus à l'artiste car décliné en cendriers, le motif étant cette fois-ci en creux :


Voici un autre exemple de ce travail "par assemblage" :


Et un autre exemplaire, de style proche (plus "quarante" et plus baroque) mais constitué d'un seul élément émaillé :


Pour la petite histoire, le mien a été chiné en Tourraine par son ancien propriétaire, et ceci pour un prix dérisoire. La faute, sans doute, à la signature, peu lisible car sur le côté et noyée sous couverte, rendant ainsi l'objet "anonyme" pour le vendeur, pour le plus grand bonheur de l'acheteur, qui avait bien sûr parfaitement identifié l'auteur !


- Deux sublimes porcelaines "NTH" de Marc UZAN, qui complètent à merveille celle récemment acquise à Saint-Sulpice. Si ce travail récent vous intéresse, Marc l'exposera du 8 septembre au 10 novembre à la galerie Terra Viva, à Saint-Quentin-la-Poterie.


- Une petit vase d'inspiration "chinoise" de Pol CHAMBOST, d'un très beau noir satiné, avec deux "figures" latérales. Travail daté de 1973.


- Un superbe MADOURA ovoïde, remarquable par son émaillage turquoise satiné sur lequel "éclate" une grosse plage brune ultra brillante.


- Un autre beau MADOURA, globulaire cette fois-ci, avec une toute petite ouverture et un très bel émail vert d'eau satiné posé sur un fond brun mat, laissé libre sur la partie basse de la pièce.


- Et enfin une très intéressante boîte zoomorphe de Jean DERVAL, également signée MADOURA et datant donc de la période 1947-1951. A l'époque, embauché par Suzanne RAMIÉ, l'artiste travaillait notamment avec PICASSO. Un très beau travail, plein de poésie, à mille lieues de celui qu'il réalisera à la fin de sa vie, hélas...

Ces "petits nouveaux" ont immédiatement trouvé leur place :-).

vendredi 12 juillet 2013

"Coq" épi de faîtage de Michel ANASSE

Michel ANASSE (né en 1935)
"Coq" épi de faîtage (1965)
L. 31 cm, l. 22,5 cm, h. 36,5 cm

Appartenant à la fameuse série des "Coqs" de l'artiste, il s'agirait de la seule céramique de Michel ANASSE - un superbe grès émaillé - incluant des éléments en fer forgé ayant survécu ; une véritable pièce de transition entre le travail de la terre et celui du fer, et assurément l'un de ses chefs-d'oeuvre.


Le dessin préparatoire reproduit ci-dessus provient d'un carnet de croquis datés de 1958 à 1961 ; il est particulièrement intéressant car sur l'un des croquis (en bas, à droite) on distingue très nettement les éléments métalliques. Si, comme moi, l'oeuvre de l'artiste vous passionne, ne manquez pas les rendez-vous des Archives Atelier ANASSE sur le réseau social Facebook. C'est ici !

La pièce au PAD 2012, sur le stand de la galerie Artrium

Avec "Croissance" et "Alien hurlant", il s'agit de mon troisième ANASSE majeur de l'année :-).

Un certificat d'authenticité établi par l'artiste l'accompagne.

Vous l'aurez remarqué, j'apprécie beaucoup le travail du papa de Lucette. Ce billet me fait penser que je ne lui ai pas déniché - c'est le cas de le dire ! - une petite soeur depuis belle lurette :-(. Le manque me guette...

Provenance : collection Serge GAUTHIER (1) puis galerie Thomas FRITSCH.

Exposition : "Michel ANASSE Sculptures & Céramiques Pièces uniques 1960-1970", galerie Thomas FRITSCH (Paris, 20 mai - 25 juin 2011).

Bibliographie : "Adresse du métier, imagination de l'esprit", in Meubles et Décors, n° 803-804, juin 1965, p. 17 à 20, reproduit p. 19 (2) et "Michel ANASSE Sculptures & Céramiques Pièces uniques 1960-1970", reproduit p. 28 et 29, reproduit et décrit p. 81.

(1) Diplômé du Cercle de la Librairie, Serge GAUTHIER (1911-2004) fut chef de service et inspecteur des Messageries Hachette de 1933 à 1963 puis directeur de la Manufacture nationale de Sèvres de 1963 à 1976. Il fut ensuite directeur de la librairie du Centre Georges POMPIDOU entre 1976 et 1978 et président de la Société des Amis des musées de Limoges. Son action à la tête de la Manufacture nationale de Sèvre, résolument tournée vers la modernité, a été déterminante pour l’essor de l’établissement.

La pièce sur son support, resté fiché sur le toit duquel
elle a été décrochée ! (cliché "Meubles et Décors")

(2) "Deux techniques pour un épi de toiture : le coq est en céramique, un beau grès dans lequel son fichés les fléchettes de tête et de queue qui renouvellent l'allure du motif traditionnel". 

Inv. PM MA 6

jeudi 11 juillet 2013

"Alien hurlant" de Michel ANASSE

Michel ANASSE (né en 1935)
"Alien hurlant" (circa 1960)
H. 30 cm, l. 14 cm, pr. 19 cm

Également issu de la série des "Caractères", cet effrayant volatile illustre à merveille l'univers underground de Michel ANASSE au début des années 60 et sa parfaite maîtrise de l'utilisation du fer, alors qu'il délaisse progressivement le travail de la terre.

La douce Lucette n'apprécie guère ce grand frère psychotique...

Inv. PM MA 5

mercredi 10 juillet 2013

"Croissance" de Michel ANASSE

Michel ANASSE (né en 1935)
"Croissance" (1962)
L. 39 cm, l. 25,5 cm, h. 58 cm

Ce superbe fer découpé, martelé et soudé appartient à la fameuse série des "Caractères", série-clé dans le travail de l'artiste et dont les dix principaux exemplaires furent l'objet d'une exposition au Musée d'art moderne de la Ville de Paris, manifestation consécutive au prix MALRAUX des jeunes artistes, obtenu par Michel ANASSE en 1965, lors de la quatrième Biennale de Paris.

Ses neuf éléments fantastiques, mi-végétaux mi-animaux, "bec" ouvert, naissent du socle, croissent puis s'assèchent et se fendillent, libérant je ne sais quelles "graines"...

Une pièce unique, bien sûr, et assurément l'un des mes plus beaux coups de coeur de la saison qui s'achève (ouf ;-), "hors céramique" bien sûr :-).

"Croissance" peu de temps après sa naissance, sur la colline des Issarts,
à Vallauris, à côté de "Personnage II" (col. galerie Thomas FRITSCH)
© Archives atelier ANASSE
 
Provenance : ex collection Pr. G. JAYLE, Marseille (acquis auprès de la galerie Le Scorpion (1) puis galerie Thomas FRITSCH.

Expositions : "La Jeune Peinture et la Sculpture Méditerranéenne", Nice, Casino-Palais de la Méditerranée (1967) et "Ve Biennale de Paris", Paris, Musée d'art moderne de la Ville de Paris (29 septembre - 5 novembre 1967).

Bibliographie : "Ve Biennale de Paris", catalogue de l'exposition, reproduit p. 13 ; "Michel ANASSE dans le cadre de la Ve Biennale de Paris", reproduit p. 5 et "ANASSE" (éditions Conseil Général des Alpes-de-Haute-Provence, 1988), reproduit p. 24.

(1) A l'époque, une des rares galeries de province à défendre l'art contemporain. Elle était établie aux Baux-de-Provence, superbe et célèbre petit village des Bouches-du-Rhône.

Inv. PM MA 4 i

lundi 8 juillet 2013

Décorateurs : les collectionneurs ne leur disent pas merci !

Une superbe coupe "pavé" d'André ALETH-MASSON,
magnifiquement photographiée et
reproduite in Maison Côté Sud (n° de juillet 2013)
Photo © Bernard TOULON

Si vous êtes comme moi un lecteur assidu de la presse lifestyle, vous aurez sans doute remarqué que la céramique 50 est de plus en plus représentée dans les intérieurs chics, du fait de l'intérêt croissant que lui portent les décorateurs, individus généralement de fort bon goût ;-).

Le hic, c'est que cette "pub" dope les prix (l'offre n'étant pas extensible), surtout chez les grands galeristes, qui connaissent bien les moyens de ces clients "pas comme les autres" (payés pour dépenser sans trop compter l'argent de leurs riches commanditaires), d'où le mécontentement de beaucoup de collectionneurs, qui ne peuvent lutter. CQFD.

La parade, notamment pour les collectionneurs fauchés ? Gagner au loto (on peut rêver) et se payer un décorateur :-), chiner sur les terres des galeries (pas facile) ou sortir de la Sainte Trilogie "JOUVE - CHAMBOST - RUELLAND" ! C'est ce qui est le plus facile, d'autant plus que l'histoire de l'art regorge de céramistes dont l'oeuvre est pour l'instant encore très abordable. Des noms ? Hum, hum, comment dire. C'est plutôt secret ça...

Si au bout du compte certains VIP apprécient leur nouveau décor, se prennent au jeu et deviennent collectionneurs, ils seront excusés par les collectionneurs prosélytes, dont je fais bien sûr partie, mais... maudits par les collectionneurs placards, qui craignent la concurrence comme la peste et plus encore de... devoir mettre la main à la poche :-) !

Pour terminer, je ne résiste pas au plaisir de vous montrer quelques céramiques figurant dans le dernier n° de Maison Côté Sud et illustrant l'article consacré à Villa-les-Pins, une superbe bâtisse des années 20 située face à la baie de Saint-Tropez et restructurée de fond en comble par Marie-Christine DORNER, architecte d'intérieur :


- Vase "Oeil" de Pol CHAMBOST, coupe d'André ALETH-MASSON et peut-être un petit "galet" de JOUVE sur la table basse du salon, paire de bouteilles du couple RUELLAND sur le meuble bas :


- Un "Corolle" de Pol CHAMBOST sur la table de chevet de l'une des nombreuses chambres :


Pas mal, n'est-ce pas ?

Ah si je disposais d'autant de place...

PS : bravo Thomas pour ce superbe chantier ! Le cours du "Corolle" a dû prendre 20 % depuis ;-).