lundi 26 septembre 2011

Dispersion réussie !


Bons résultats pour la céramique française des années 50 chez SOTHEBY's la semaine dernière, à New York. En effet, la célèbre maison de ventes britannique y dispersait la très belle collection de Colleen SULLIVAN, riche américaine s'étant intéressée aux arts décoratifs des années 30 à 60 et dont la luxueuse demeure de Chicago était remplie de trésors...

Quelques prix atteints (frais inclus) :

RUELLAND :

- 5.625 USD pour le très élégant vase "lentille" reproduit un peu plus haut (estimé 5.000 à 7.000 USD).
- 5.000 USD pour une grande (49,5 cm de diamètre !) coupe noire (estimée 4.000 à 6.000 USD).

Deux autres pièces, plus récentes, n'ont pas trouvé preneur car surestimées.

JOUVE :

- 21.250 USD pour un fort bel ensemble de trois pichets (estimé 15.000 à 20.000 USD).
- 8.750 USD pour un grand (32,7 cm de haut) vase "rouleau" jaune, nuancé de spirales noires (estimé 5.000 à 7.000 USD).
- 6.875 USD pour un vase "balustre" blanc (estimé 7.000 à 9.000 USD).
- 3.125 USD pour un beau vase "oursin" brun et blanc (estimé 3.000 à 5.000 USD). Une affaire !
- 7.500 USD pour un vase "calice" vert (estimé 6.000 à 8.000 USD).


- 9.375 USD pour un très beau plat noir, décoré de deux poissons, reproduit ci-dessus (estimé 8.000 à 12.000 USD). Une pièce rare !
- et enfin le plus gros prix, 35.000 USD, pour une étrange "sculpture", bien moyenne à mon avis (estimée 15.000 à 20.000 USD).

Presque toutes ces céramiques ont été acquises auprès de grandes galeries parisiennes.

Bref, cours soutenus pour les "belles pièces", qui ne connaissent pas la crise, comme d'habitude, qualité oblige.

jeudi 22 septembre 2011

Les années 50 en Provence et Côte d'Azur


Un très intéressant numéro hors-série de Nice-Matin vient de paraître. Il est consacré aux années 50 en Provence et Côte d'Azur, avec, notamment, plusieurs articles consacrés aux artistes ayant marqué cette décennie.

L'édito, signé Philippe SCHMIT, est un bonne analyse de cette époque ; je ne résiste pas au plaisir de vous le livrer :

"La France de 1950 est un pays figé, encore plombé par la guerre et semblant vivre définitivement en noir et blanc. La France de 1959 est une fourmilière propulsée dans la modernité où l'on s'habille, et où l'on pense, en couleurs. Cette décennie a scellé le passage d'un monde ancien, fondamentalement rural, à une société urbanisée où les robots vont transformer la vie des femmes, les voitures envahir le pavé et les immeubles pousser comme des champignons. La Provence et la Côte d'Azur jouent les pionnières. Marseille, Toulon et Nice sont les locomotives des nouveaux modes de vie avec leurs grands magasins, leurs aéroports et leurs infrasructures touristiques, entraînant dans leur sillage Avignon, Aix, Draguignan, Cannes et Menton. La Corse, classée département le plus pauvre de France, est à la traine.
Les bébés naissent à la pelle et on les nomme forcément Martine, Bernard,  Françoise, Alain, Brigitte ou Michel. Les années 50 dans le Midi célèbrent les grands chantiers : l'autoroute de l'Estérel, les hôpitaux, l'électrification, les raffineries de l'étang de Berre, le barrage de Serre-Ponçon... Et puis celui de Malpasset explose. Le pays est gagné par une frénésie généralisée, qui voit l'avènement de la société de consommation. C'est l'effervescence artistique qui s'empare de la Croisette, de la Riviera et du music-hall marseillais avec Bécaud, Montand, Fernandel, Pagnol, Picasso, Marlène Dietrich, Orson Welles, La Callas, Cocteau... Les stars de cinéma sont de vraies déesses et les acteurs d'intouchables appolon. Parce qu'elles sont fondatrices de la modernité dans laquelle nous vivons encore et parce qu'elles conservent le parfum des "temps heureux", les années 50 nous interpellent.
Brigitte Bardot et Gérard Philippe for ever".

A déguster sans modération, comme le dit l'éditeur ! (2,70 €, chez les marchands de journaux de PACA).

mercredi 21 septembre 2011

Vase GRANDJEAN-JOURDAN

Atelier GRANDJEAN-JOURDAN
Vase pansu à une anse (circa 1950)
H. 22 cm, Ø 18,5 cm

Qui pourrait nous en dire plus sur l'atelier ayant produit cette belle céramique ainsi que sur les artistes qui y ont travaillé au cours de son existence ?

Sa forme moderne et son superbe émaillage, bleu nuancé de noir, en font vraiment une très jolie pièce. On dirait un MADOURA !

Cette céramique est bien éloignée des inesthétiques céramiques façon "faux bois" produites par GRANDJEAN-JOURDAN à la fin des années soixante. Grandeur et décadence d'un atelier ;-)...

Elle est signée "Grandjean Jourdan" et située "VALLAURIS" à la pointe. 

Inv. PM GJ 1

dimanche 18 septembre 2011

Un après-midi à Vallauris

Appréciant le travail d'Alexis KOSTANDA, je me devais de faire sa connaissance.

Bien m'en a pris !, puisque ce dernier est vraiment très sympathique. Je garderai un excellent souvenir de notre rencontre, hier, en fin de matinée, à l'Oustau, agréable café-restaurant de Vallauris où l'artiste, bon vivant, était attablé avec une bande de copains. Le rosé coula à flots...

Après avoir appris le métier de céramiste avec son père (1), Alexis a travaillé dans bien des ateliers de Vallauris, chez Suzanne RAMIÉ (MADOURA) par exemple, où il participa à l'édition des céramiques de PICASSO. Il ouvrit ensuite son propre atelier-galerie dans les années 70, rue Georges-Clémenceau. Son travail, très varié (vases, plats, bouteilles, sculptures, etc.) est à son image : rabelaisien, plein d'humour et particulièrement léché, l'artiste étant un excellent technicien, expert en émaillage.

Cette sympathique petite chouette est un bel exemple de son travail :

Alexis KOSTANDA (né en 1953)
Vase zoomorphe (circa 1980)
H. 12 cm, l. 10,5 cm, pr. 7 cm
(collection personnelle)

On s'éloigne des années 50, certes, mais cette petite céramique rigolote me plaît presque autant qu'une chouette d'ANASSE, un objet qui me fait rêver et dont j'espère bientôt dénicher un exemplaire !

Alexis KOSTANDA ne fait plus de céramique depuis deux ans. Las de multiples tracasseries administratives, le céramiste a en effet décidé de fermer son atelier, qu'il me fit cependant visiter. Il se consacre désormais à la formation de céramistes étrangers. Après avoir exercé ses talents en Grande-Bretagne, en Russie et en Tunisie, il s'apprête à partir en Turquie ! Un travail qui le passionne et lui permet de voyager (il adore ça). Peut-être reviendra-t-il un jour à une production personnelle, quelque part au maghreb, loin du stress de notre société...

Après avoir pris congé d'Alexis (on se reverra, c'est sûr !), je suis allé à la Galerie SASSI MILICI, incontournable à Vallauris. La discussion avec Françis MILICI fut très intéressante. J'y appris qu'il avait bien connu Hans HARTUNG :-) et qu'il édite des céramiques d'artistes figuratifs célèbres, comme TRÉMOIS et BRASILIER.

Je n'ai ensuite pu résister au plaisir de revoir l'exposition Vallauris et la Côte d'Azur, 60 ans de céramique contemporaine, au musée MAGNELLI. Bien vu car j'avais manqué lors de ma première visite une salle minuscule où figurait notamment un magnifique vase de Gilbert VALENTIN d'une taille impressionnante (collection J.-J. WATTEL).

La transition est toute trouvée puisque je décidais alors de consacrer la fin de ma ballade vallaurienne à la visite de la Galerie Les Archanges, fondée par le talentueux Gilbert VALENTIN et son épouse Lilette.

J'y ai été accueilli par la charmante et fort sympathique Flore VALENTIN, fille ainée de l'artiste. Un moment vraiment très agréable, consacré à l'évocation du Vallauris des années 50 : le travail de ses parents (qui fera l'objet d'un billet spécifique), ses amis PICASSO et COCTEAU, la bohême de cette époque heureuse où tout était à recréer, riche de personnalités attachantes. Nous avons entre autres parlé de Paul-Émile VICTOR (tiens, Tahiti !), Alain BOMBARD et Georges MOUSTAKI. Il est vrai qu'à cette époque la télé n'existait pas ou était plus instructive. On se parlait davantage, les jeunes avaient de vrais modèles, les oeuvres d'art étaient plus appréciées que de nos jours, où bien peu de nos contemporains vivent entourés de belles choses. Bref, c'était une époque beaucoup plus vivante que la nôtre. Nous n'avons pas vu le temps passer puisque je ne regagnais la gare de Golfe-Juan qu'à près de 21 H ! Difficile, après cette belle rencontre, de supporter la médiocrité des beaufs croisés sur le chemin du retour, individus typiques de notre époque, hélas.

(1) Alexandre KOSTANDA, céramiste de "l'âge d'or" de Vallauris bien connu.

jeudi 15 septembre 2011

Vase "bouteille" de Roger CAPRON

Roger CAPRON (1922-2006)
Vase "bouteille" (1959)
H. 36 cm, Ø 13,5 cm

J'aime beaucoup cette pièce, peu commune par son remarquable décor "spiralé" et l'absence d'inscription (assez inesthétique), la plupart des "bouteilles" de ce type étant décorées plus banalement et marquées du nom de l'alcool qu'elles devaient logiquement contenir.

A noter qu'elle est en parfait état de conservation, ce qui est assez exceptionnel, les grandes céramiques de Roger CAPRON étant particulièrement fragiles.

Elle est signée "CAPRON FRANCE B11/W".

Pour en savoir plus sur Roger CAPRON et son oeuvre, cliquez ici !

Inv. PM RC 2

mardi 13 septembre 2011

Lèche-vitrines...

J'ai vu de bien belles choses en déambulant "rive gauche" samedi dernier !

Des objets d'arts premiers à Saint-Germain-des-Prés, puisque le Parcours des mondes battait son plein (j'étais notamment "monté" dans la capitale pour y admirer un superbe éventail marquisien à la Galerie Flak) mais aussi, bien sûr ;-), de fort belles céramiques, comme par exemple : 

- Un beau vase de JOUVE "première période" à la Galerie Anne-Sophie DUVAL :


- JOUVE toujours, chez X cette fois-ci (désolé, j'ai un "trou" ! ; la galerie est située rue de Seine), avec un superbe ensemble de trois pièces plus tardives :


 - Une magnifique table basse d'André BORDERIE à la Galerie CHASTEL-MARECHAL :


- Un vase du même artiste chez le même galeriste :


Un peu plus loin, à l'intérieur du célèbre et très chic Carré Rive Gauche et notamment rue de Lille :

- Deux jolis CLOUTIER chez Sandy TOUPENET :


- Et enfin deux PICASSO édités par MADOURA chez SEVE & FLORE :


"En matière d'art, le plus difficile est d'avoir du goût et pas d'argent" a dit Guillaume DURAND, journaliste et amateur d'art bien connu. 

C'est bien vrai, ça ! Alors au boulot, histoire d'en gagner, de l'argent, et de pouvoir le dépenser ;-)...

lundi 12 septembre 2011

Un plat très chouette !


Qui pourrait nous éclairer sur l'auteur de ce très joli plat non signé (1) ?, acquis auprès de la charmante et très sympathique Annette TASSI, rencontrée hier après-midi à Fréjus et dont je vous recommande vivement le site. Vous y trouverez de la céramique, bien sûr, mais pas seulement puisqu'Annette s'intéresse à beaucoup d'autres objets décoratifs des années 50-70...

(1) Il mesure 31 cm de diamètre.

Inv. PM X 4

vendredi 9 septembre 2011

Petite assiette de Peter et Denise ORLANDO

Peter (1921-2009) et Denise (née en 1921) ORLANDO
Petite assiette (circa 1955)
L. 14,5 cm, l. 11 cm, h. 2 cm

L'émaillage de cette petite pièce - gris-noir métallisé, avec deux motifs abstraits, vert-jaune vif et blanc - est particulièrement réussi !

Elle signée "Orla".

Inv. ex PM PDO 1 (vendue le 25 avril 2012, à présent col. MP, Suisse)

jeudi 8 septembre 2011

Bientôt aux enchères...


Si le travail de la céramiste Juliette DEREL vous intéresse, ne manquez pas la vente aux enchères de PHILOCALE du 21 septembre prochain, à Paris. 

Au menu, une trentaine de pièces de cette artiste, pour la plupart abordables car modestes (essentiellement des poteries culinaires), dans le cadre d'une vente de documentation, dessins, tableaux et céramiques du XXe siècle. 

Exemple, le lot n° 129 (reproduit ci-dessus), décrit comme suit et modestement estimé 20 à 50 € :

DEREL Juliette (1918-2007)
Petite coupe de forme pyramidale tronquée inversée.
Terre chamottée émaillée orange à l'extérieur et blanc à l'intérieur.
H. 6 cm. L. 13,5 cm. P. 14,5 cm.

A noter également, parmi les autres céramiques, une belle "lampe oiseau" de Roger CAPRON (reproduite ci-dessous) dont voici le descritif au catalogue (lot n° 91) :


CAPRON Roger (1922-2006)
Lampe Oiseau en céramique émaillée blanc et à décor jaune et noir.
Signature manuscrite émaillée " Capron Vallauris ".
Vers 1960.
H. 28 cm. L. 28 cm.

Elle est estimée 300 à 400 €.

mercredi 7 septembre 2011

Le bonheur est dans le Lot

Suite et fin de mes vacances...

Comme pour Annie MAUME, c'est l'achat de l'une de ses céramiques - en l'occurrence ce très beau vase "rouleau" - qui m'a conduit à Georges CUEILLE :


Georges CUEILLE (né en 1927)
Vase "rouleau" (circa 1960)
H. 19,5 cm, Ø 20 cm 
(collection personnelle)

Une rapide recherche sur le Net m'apprit que l'artiste vivait à Saint-Jean-l'Espinasse, dans le Lot.

Ce nom ne m'était pas inconnu car ce superbe petit village abrite l'Espace ORLANDO dont je vous ai parlé il y a quelques mois. Curieux et bien inspiré hasard...

Deux céramistes que j'apprécie dans le même village ? Un département dont on m'avait loué les charmes ? Je n'avais vraiment plus aucune excuse pour continuer mes vacances dans le Lot, d'autant plus que deux expositions étaient au menu de cet été à l'Espace ORLANDO : Une vie, deux artistes. Peter ORLANDO, 1921-2009 (retrospective biographique illustrée de documents et accompagnée de dessins, pastels, peintures, estampes et, bien sûr !, céramiques) et (quelle chance !) CUEILLE, céramiques. De Vallauris à Madagascar (exposition rétrospective de ses céramiques et de celles de ses élèves).


A l'Espace ORLANDO, Georges CUEILLE me présentant son travail

La rencontre fut très agréable. Georges et son épouse Maïa, également artiste peintre, ont été adorables. Quel plaisir d'écouter cet homme de 84 ans en pleine forme - chapeau l'artiste ! - vous servir de guide (c'était sa première retrospective !), parler de son métier, de ses amis artistes (JOUVE, RUELLAND, CAPRON, ORLANDO et bien d'autres ; ils faisaient ensemble le Salon des Ateliers d'Arts à Paris) et de son expérience de formateur, à laquelle il tient beaucoup. En effet, Georges CUEILLE ne se contenta pas de faire de la céramique (à Vallauris, entre 1956 et 1960 puis à Saint-Céré, dans le Lot, entre 1960 et 1966) et de peindre : à la demande de l'ONU, il dirigea jusqu'en 1990 des programmes de formation de céramistes en Amérique centrale, Afrique noire, Madagascar, etc. Depuis, il s'est installé à Saint-Jean-Lespinasse et consacre ses journées à la peinture, la lecture et la musique. Beau programme, n'est-ce pas ?

Georges CUEILLE me présenta également à son ami Phillipe J. GRAZIANO, pilier de l'Association ORLANDO (c'est le "Monsieur com." !) et fin connaisseur de l'oeuvre de Peter et Denise ORLANDO, dont il était très proche. Encore une belle rencontre...


L'Espace ORLANDO

Les deux expositions durant jusqu'au 18 septembre, je ne peux que vous conseiller d'aller les voir ! C'est peut-être là l'occasion de découvrir le Lot ? Saint-Jean-Lespinasse fait partie du Pays de Saint-Céré, au nord du département, un carrefour entre Limousin, Périgord, Auvergne et Quercy plein de charmes : superbes villages médiévaux classés où pigeonniers et fleurs sont rois (comme Carennac, Autoire et Loubressac), sites célèbres (Padirac et son fameux gouffre, Rocamadour), nature préservée (où le noyer est roi), musées (LURCAT, ZADKINE, etc.), très beaux châteaux, gastronomie reconnue (foie gras, truffes, confits, cabécous et autres bonnes choses), etc.


CARENNAC : mon coup de coeur !

A ne pas manquer :

- Les Tours de Saint-Laurent. Erigées sur un promontoire rocheux dominant Saint-Céré, ces deux impressionnantes tours datant du XIIe et du XIVe siècles furent achetées en 1945 par le célèbre peintre et tapissier Jean LURCAT, qui en fit son domicile et atelier. Majestueux, bien sûr ! Le site abrite aujourd'hui un musée consacré à l'artiste, qui fut l'un des artisans du renouveau de la tapisserie dans les années 30.

- La Galerie d'Art du Casino, à Saint-Céré. Vous y verrez des oeuvres de LURCAT (notamment des céramiques !, produites par l'atelier de Sant Vicens à Perpignan) et de bien d'autres artistes (il y a en ce moment une très belle expo sur DOISNEAU et le Lot). Je vous souhaite de taper la causette avec son propriétaire, Pierre DELBOS. Maraîcher, gérant d'une salle de spectacles durant 50 ans (le Casino, qui était surnommé "l'Olympia de Province", vit passer les plus grandes vedettes du music-hall de l'après-guerre, comme BREL, BRASSENS, FERRÉ et MOUSTAKI) et enfin galeriste (il fut notamment l'ami de LURCAT et DOISNEAU, exposa de l'art africain et de la photographie quand ils n'étaient pas à la mode...), ce dernier m'a littéralement scotché par sa façon de raconter l'histoire de son Casino et ses rencontres, tout cela avec fougue et éloquence. Je serais resté des heures à boire les paroles de cet étonnant petit bonhomme de... 89 printemps ! Sacré destin et bel exemple à suivre pour tout ceux qui ronronnent. MAUME, CUEILLE, DELBOS : quand la passion est là, tout va. Et très longtemps...

PS : si vous recherchez un hébergement à Saint-Jean-Lespinasse, Au Petit Domaine, géré par la charmante Martine VERBRUGGHE, est un très bon plan, d'autant plus qu'il est situé à seulement deux minutes à pieds de l'Espace ORLANDO !

lundi 5 septembre 2011

COCTEAU céramiste


Un très bel et rare ensemble de céramiques de Jean COCTEAU sera dispersé aux enchères le 17 septembre chez LECLERE, à Marseille.

Ces oeuvres ont été produites par la poterie MADELINE-JOLLY, à Villefranche-sur-mer, entre la fin de l'année 1957 et 1963, année de la mort de l'artiste.

Le lot n° 65 (reproduit ci-dessus) est un des plus intéressants ; en voici le descriptif :

JEAN COCTEAU (1889-1963)
Mercure/Hermès. 1958. Terre cuite. Signée et datée. Numérotée 12/30. D. : 30 cm. Atelier Marie-Madeleine Jolly et Philippe Madeline. Certificat d'origine avec justification de tirage en date du 17 Juillet 1958.
Estimation : 2.000 à 2.500 €.

A noter que l'oeuvre céramique de Jean COCTEAU (pièces uniques et pièces éditées) a fait l'objet d'un très intéressant catalogue raisonné, que l'on doit à Annie GUÉDRAS, experte de l'artiste.

dimanche 4 septembre 2011

60 ans de céramique contemporaine

Suzanne RAMIÉ (1907-1974)
Atelier MADOURA (Vallauris)
Vase "boule" (circa 1955)
Ø 20 cm (collection privée)

Après la peinture, retour à la céramique avec Vallauris et la Côte d'Azur, 60 ans de céramique contemporaine, une remarquable exposition (sur six lieux, tous à Vallauris), dans le cadre de la grande manifestation de cet été, L'art contemporain et la Côte d'Azur, un territoire pour l'expérimentation 1951-2011.

"Le" lieu à ne pas manquer est bien sûr le musée MAGNELLI (musée de la Céramique).

La proposition du musée de la Céramique de Vallauris au sein de cette exposition a été de mettre en évidence les mutations esthétiques, techniques et conceptuelles qui ont traversé la céramique des soixante dernières années.

Cette période chronologique qui fait suite à celle traitée dans l’exposition La Côte d’Azur et la Modernité 1918-1958, organisée en 1997, est divisée en quatre moments forts qui ont pour origine le souffle puissant de PICASSO qui a libéré la matière des carcans de la tradition potière ; Création, innovation, révolution dans la chair et dans l’esprit de la céramique.

A cette unité de temps, correspond une unité de lieu, le Midi méditerranéen, avec pour ce qui nous concerne, une focalisation sur la céramique réalisée à Vallauris, ou dans son proche environnement. Cette notion de  territoire de la Côte d’Azur trouve une pertinence accrue sur notre sol, s’agissant de la terre au sens propre, support de la création, notamment grâce aux terriers anciens de Vallauris et des alentours, ainsi que de l’eau et du bois qui s’y trouvaient en abondance.

La sélection d’artistes et d’œuvres illustre ces quatre moments, témoins de leur époque et du mode de "consommation" de la céramique. Mode qui a évolué tant par les techniques qui ont influé sur la production, par de nouveaux concepts, autant que par un contexte économique et social de plus en plus orienté vers la mondialisation. Au long de cette marche vers l’art contemporain, nous avons privilégié l’aspect novateur, les révoltes, les incongruités, voire les provocations qui ont conduit à l’état protéiforme de la céramique aujourd’hui.

Texte de présentation de l'exposition

Si j'ai bien sûr apprécié les céramiques des années 50-60 présentées (il y avait de fort belles pièces de RATY, CAPRON, DERVAL et RAMIÉ, qui m'intéresse de plus en plus), les céramiques "d'aujourd'hui" m'ont hélas laissé complètement indifférent ; agressives, insipides, ou tout simplement laides. Dommage...

L'exposition Roger CAPRON, cet inconnu (salle Éden, place de la Libération, juste à côté du musée de la Céramique) était particulièrement intéressante, révélant en particulier tout le talent de dessinateur de l'artiste.

Vous avez jusqu'au 7 novembre pour vous rendre à Vallauris...

samedi 3 septembre 2011

BONNARD de retour chez lui


Pierre BONNARD (1867-1947)
"L"amandier en fleurs". Huile sur toile (1946-47)
L. 37,5 cm, h. 55 cm

"Le tableau est une suite de tâches qui se lient entre elles et finissent par former l'objet, le morceau sur lequel l'oeil se promène sans aucun accroc", déclarait BONNARD à TÉRIADE en 1942. Mission accomplie à la vue de "L'amandier en fleurs", dernier tableau de l'artiste, peint en 1947 et actuellement conservé au Centre Pompidou

L'oeuvre ultime de BONNARD est à mon avis la plus intéressante. Je me suis vraiment régalé ce matin en admirant les toiles qui ont été choisies pour l'exposition inaugurale du superbe musée que la ville du Cannet - sur la route de Vallauris ;-) - vient enfin de lui consacrer. Il y avait bien sûr ce célèbre amandier...

Vous avez jusqu'au 25 septembre pour en faire de même !

jeudi 1 septembre 2011

De belles rencontres...

... la semaine dernière, lors de ma quatrième et avant-dernière semaine de vacances ;-).

Des rencontres oxygénantes car je dois avouer qu'avant de partir, je commençais à saturer un peu devant la médiocrité de notre société, dont l'art actuel n'est hélas que le reflet...

Les artistes rencontrés ne sont plus tout jeunes mais d'un dynamisme et d'une vivacité intellectuelle impressionnants. Un bel exemple pour les "fatigués" de tout poil !

J'ai tout d'abord rendu visite à la céramiste Annie MAUME, à Sancerre, dans le Cher ; une artiste que j'avais vraiment envie de connaître après l'acquisition, il y a quelques semaines, de cette charmante petite "chouette", un peu par hasard, encore une fois :

Annie MAUME (née en 1945)
Chouette. Grès émaillé (circa 1970)
Ø 12 cm, h. 7,5 cm (collection personnelle)

Je n'ai pas été déçu de la rencontre, Annie MAUME étant pétillante et fort sympathique !

Après la découverte de la ville en sa compagnie, remarquable par son architecture médiévale et sa localisation, sur une montagne isolée, à 310 m d'altitude (offrant un superbe panorama sur son vignoble réputé et sur les bords de la Loire) et l'achat de quelques bonnes bouteilles auprès d'une de ses amies (L'Aronde Sancerroise, 4 rue de la Tour), Annie m'a présenté son travail, dans sa charmante maison, au milieu des vignes, avec une vue magnifique sur Sancerre :


Elle y travaillait dans de vastes ateliers avec son mari, le céramiste et peintre Robert HÉRAUD (j'ai beaucoup aimé sa peinture, figurative, solide, à l'écriture fort originale et aux accords chromatiques remarquables).

Annie MAUME, dans l'atelier de Robert HÉRAUD,
à côté d'un remarquable autoportrait de ce dernier

Le couple, très lié, a fait de la céramique pendant plus de cinquante ans ! Surtout de beaux vases équilibrés pour lui et plutôt de la sculpture pour elle, épurée et pleine d'humour et de fantaisie. Une production vendue en galerie, en France et en Europe, le couple ayant même tenu une galerie à Sancerre, fermée peu avant le décès de Robert, l'an dernier.

Depuis, Annie a arrêté de travailler, se consacrant à la mémoire de son mari. J'espère qu'elle retrouvera bien vite le goût de la terre !

A suivre...