lundi 6 octobre 2014

Le Toyo de Monsieur Edmond


Monsieur Edmond (1), c'est le nom de la nouvelle galerie qui monte à Nice, animée par le très sympathique Mickaël NAUMAIN.

Ses spécialités ? Les meubles design et les objets rares & extraordinaires du XXe siècle, présentés dans un superbe appartement-galerie.


Elle est à l'honneur dans le dernier Côté Sud. Cliquez sur l'image pour mieux voir les céramiques de la galerie. Pas de panique, la plupart d'entre elles ne sont pas disponibles car "collection PM" (oeuvres prêtées pour le shooting :-). Mais Mickaël en a d'autres...

J'y passe donc très souvent le samedi quand je ne suis pas en vadrouille.

Avant-hier, j'ai littéralement été scotché par ce superbe grand bois sculpté de l'artiste japonais Tomonori TOYOFUKU, une oeuvre de 1961, justement signée "Toyo", à tel point que j'ai effectué quelques petites recherches sur lui :

Il est né en 1925 à Kurume, sur l'île de Kiûshû, au Japon. Après une formation littéraire, Tomonori commence la sculpture sur bois en 1946 et expose pour la première fois en 1950 avec le groupe japonais d'avant-garde Shinseisaku-Kyokai, dont il deviendra membre en 1957. Son œuvre très moderne revisite la sculpture traditionnelle de son pays. Sa première exposition personnelle date de 1960 (à la galerie de Tokyo) et il participe la même année à la Biennale de Venise.

"Toyo" à l'oeuvre, au début des années 60

Dans les années 60, il expose dans de nombreuses galeries européennes, notamment en Italie, où il s'installera en 1960 (il est actuellement milanais). 1964 est une année très importante pour lui car il participe pour la seconde fois à la Biennale de Venise mais avec cette fois-ci avec une salle qui lui est intégralement consacrée. La même année, il est récompensé par l'Institut Carnegie de Pittsburgh. La suite de sa carrière est à l'avenant, l'artiste obtenant de nombreux prix.

Tomonori TOYOFUKU travaille le bois (en particulier l'acajou), la pierre et le bronze, sculptant notamment des formes ovoïdes se répétant et qui sont pour ainsi dire sa marque de fabrique, allant du bijou à la sculpture monumentale.

Il a également beaucoup dessiné et pratiqué la lithographie.

Sculptures "en plein air" (1961). Musée PAGANI

Ses oeuvres font parties d'importantes collections privées et publiques, comme celles du fameux MOMA de New York, du musée d'Art Moderne de Tokyo et de la galerie d'Art Moderne de Rome.

Bref, le bonhomme est un grand et notre ami Mickaël a encore une fois eu le nez creux en chinant cette merveille.

L'artiste en 2013, avec sa fille Natsuko, créatrice de bijoux

Pour info, l'oeuvre est encore disponible, mais ne tardez pas trop si elle vous tente ;-).

J'ai bien sûr failli craquer, mais avec tout ce que j'ai à financer en ce début de saison cela n'aurait vraiment pas été raisonnable. Priorité à la céramique ! Sniff...

Comme toujours devant tant de beauté je ne peux m'empêcher de penser à la très faible audience de l'art dans notre société et le regretter vivement ; une société ou par contre la bêtise, l'intolérance et le racisme sont des valeurs en hausse. J'ai en effet eu le malheur d'écouter les infos hier soir et de prendre connaissance des exploits des manifestants parisiens. Ca m'a déprimé. J'aurai vraiment mieux fait de continuer à bouquiner !

Bon, revenons à nos moutons car le terrain est glissant...

A propos de lecture, la presse déco fait vraiment les yeux doux à la céramique depuis quelque temps. C'est encore une fois le cas dans les magazines d'octobre qui commencent à sortir, comme dans AD :



La malheureuse vente Jean MARAIS du week-end dernier m'a donné l'occasion de relire "Le gentleman du Midi", un petit livre de que je vous conseille vivement, aux éditons Autres Temps. L'auteur, Jacqueline DELLATANA, a rencontré l'artiste à Vallauris et en parle admirablement. "Quand je peins, je m'amuse. Je m'amuse aussi quand je suis acteur. Je me repose d'une activité en m'abîmant dans une autre. Mais je continue de m'amuser" disait celui que Vallauris n'a pas oublié et qui ne méritait vraiment pas de voir son petit musée balayé de la sorte. Alors oublions ce facheux épisode et faisons comme lui : amusons-nous, c'est excellent pour la santé...

Retour aux objets avec le bilan de ma chine niçoise du week-end :


- Un somptueux petit vase boule en grès de Jacky COVILLE, à la cuisson de toute beauté.


- Un DEBLANDER chinoisant pas mal non plus. Eh oui, je suis dans ma période "grès"...


- Et enfin cet étonnant vase "à cornes" très picassien, non signé mais qui me semble être un CAPRON de la fin des années 40 (période de l'atelier "CALLIS"). Expertise en cours.

Dimanche matin, le temps n'étant hélas guère propice à la plage, j'ai fait un petit tour au traditionnel vide-grenier (hum, hum !) cap d'aillois d'octobre, n'en espérant rien. Il n'y avait en effet, comme prévu, que des horreurs (fringues, jouets, livres pour décérébrés et autres immondes bibelots), les vendeurs n'étant pas très gâtés côté goût, pour rester politiquement correct. Et les "objets perdus" me direz-vous ? Oui, peut-être, mais autant essayer de trouver une aiguille dans une botte de foin ! Il y a heureusement d'autres terrains de chasse plus fructueux pour les beaux objets...

J'ai donc bien vite préféré rentrer, d'autant plus que l'orage grondait.


Les Chouettes s'en souviennent !


Le petit Souillon était bien au sec et s'est fait traiter de fayot...


Mais comme il est bien protégé par tous les fers de son papa il ne risque rien du tout. 

Quelques expos à voir en ce moment, pour terminer ce billet décousu :


- "Art construit, 1945-1970" à la galerie ARTEMPER (2), du 9 au 18 octobre puis du 23 au 27 octobre lors du salon Art Élysées.


Beau programme ! Le HARTUNG de 1966 est de toute beauté ;-).


- "D'ici là", exposition du peintre Gilgian GELZER à la galerie Jean FOURNIER (3), du 16 octobre au 29 novembre.

Une très belle découverte pour moi. Faites également un tour sur son site...

"Sans titre", qui illustre l'info, est une mine de plomb et crayon de couleur sur papier datant de 2007 et mesurant deux mètres de haut (sur 1,5 de large) !


- Andrée et Michel HIRLET chez Hélène AZIZA (4), dans le cadre de l'exposition "Équilibres construits", du 1er au 21 octobre.

Notre sympathique couple de céramistes est toujours aussi dynamique et inventif !


- Antoine PHILIPON/Jacqueline LECOQ à la galerie JOUSSE Entreprise (5), du 3 octobre au 1er novembre.

Ou l'art de produire en série du mobilier de très haute qualité. Chicissime...

(1) Monsieur Edmond, 2 rue DEFLY,  Nice.
(2) Galerie ARTEMPER, 11 rue Boulard, Paris 14e.
(3) Galerie Jean FOURNIER, 22 rue du Bac, Paris 7e.
(4) Galerie Hélène AZIZA, 19 rue Paul Fort, Paris 14e.
(5) Galerie JOUSSE Entreprise, 18 rue de Seine, Paris 6e.

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