Hans HARTUNG (1904-1989) T 1969-H 17 (acrylique sur toile) 50 x 81 cm |
L'inconditionnel d'Hans HARTUNG que je suis ne résiste pas au plaisir de vous montrer trois très belles oeuvres du maître qui changeront bientôt de propriétaire.
La première, qui illustre ce billet, est on ne peut plus typique du travail de l'artiste dans les années 60, époque à laquelle il "agit" sur la toile à l'aide d'outils qu'il créé lui-même, faisant ressortir ses "signes" du fond. Cette superbe toile est remarquable par l'élégance du geste, l'énergie qui s'en dégage et par l'harmonie de ses couleurs : un superbe noir profond (en teinte de fond et en bombage) et un jaune acide, très "pop". Estimée 30 à 40.000 €, elle sera vendue le 20 avril par l'étude BESCH, à Cannes. Une estimation très raisonnable compte tenu de la qualité de la toile et si on la compare au prix que certains artistes (?) actuels tirent de leurs chefs-d'oeuvre à deux balles. Eh oui, le millionnaire russe ou monégasque a de l'argent mais pas ou peu de culture artistique, qui, elle, ne s'achète pas. Mais bon, ça c'est une autre histoire et je dévie dangereusement...
La seconde est un très beau pastel gras et encre sur carton baryté de 1971, mesurant 50 x 72 cm. HARTUNG a beaucoup utilisé ce support dans les années 70, ultra blanc, très lisse et particulièrement malléable (c'est en fait un épais carton recouvert d'une couche de kaolin), qui enregistre de ce fait très bien les "coups" de ses crayons de pastel. On retrouve ici les couleurs préférées de l'artiste : le noir, bien sûr, le jaune, le bleu et le blanc. Beaucoup d'énergie et toujours autant d'élégance dans cette oeuvre, estimée 55 à 60.000 € et qui sera vendue vendredi chez HAMPEL à Munich. La cote des pastels des années 70 d'HARTUNG est en hausse constante. Il y a une dizaine d'années, on pouvait en dénicher un pour moins de 20.000 €. J'ai manqué le coche :-(.
Non, ce n'est pas une petite encre de chine mais une tapisserie de plus de deux mètres de haut (218 x 163 cm), tissée à Aubusson par Gisèle BRIVET d'après un carton de l'artiste ; un exemplaire "hors commerce", probablement unique. Le carton doit en fait être une reprise d'une petite encre de chine de 1956, date à laquelle l'artiste en réalisa plusieurs centaines, puisant ensuite dans la série les plus abouties pour des travaux ultérieurs. Eh oui, HARTUNG n'est pas qu'un abstrait lyrique, c'est aussi et avant tout un conceptuel. L'oeuvre sera vendue chez AGUTTES, à Paris, lundi prochain. Une pièce idéale pour l'amateur de tapisserie que je suis aussi, mais avec une estimation de 12 à 15.000 € elle ne sera hélas pas pour moi, sauf Loto miraculeux.
Heureusement, la valeur d'une oeuvre d'art n'est pas proportionnelle à son prix et les amateurs aux moyens modestes peuvent également se faire plaisir, à condition bien sûr d'opter pour des artistes "que le marché n'a pas (encore) consacré", comme on dit.
Deux acquisitions personnelles récentes en sont la preuve :
- Cette superbe estampe (une litho) de Gustave SINGIER, un abstrait poétique de la seconde École de Paris que j'apprécie beaucoup. Il s'agit en fait d'un "bon à tirer", rendu unique par la présence de croix de repère pour le calage des couleurs et d'inscriptions de la main de l'artiste : "L'heure Méridienne" (son titre)/Bon à tirer/20 février 1984 et sa signature. Une oeuvre d'autant plus intéressante qu'il s'agit de la dernière litho de l'artiste, décédé quelques mois après l'établissement de ce BAT.
Son prix ? 200 € seulement. Sans commentaire !
- Et cette nature morte d'Alice COLONIEU, reçue ce matin. Une "bombe" ! 33 x 33 cm, 3 cm d'épaisseur et près de 4 kg de terre cuite émaillée. Son titre : "Coupe aux raisins et bouquet de fleurs". Une oeuvre de 1953, tout à fait dans l'esprit des peintres de la réalité poétique (BRIANCHON, CAVAILLÈS, etc.). La composition est parfaite et l'émaillage vraiment à tomber (ma photo est très largement en deçà de la réalité) :
Un orange de folie (exit VAN GOGH :-), un travail dans l'épaisseur de la couleur, tout en subtilité. Bref, un vrai petit chef-d'oeuvre, au rapport qualité/prix imbattable : 400 €, port compris. Merci Ozvan ;-).
Il ne me reste plus qu'à trouver un bon moyen de l'accrocher (1) juste au-dessus de mon troupeau (ben oui, il y en a une dizaine :-) de RUELLAND orange avec qui elle devrait très bien s'entendre.
Kamikaze ? Mais non, mais non !
(1) Il n'y a pas de système de fixation au verso. Si vous avez une idée...
J adore ta plaque d alice Colonieu ...J en suis meme dingue ...
RépondreSupprimerPour ton accrochage , peut etre as tu vu que j avais accroché 4 tres lourds carreaux de lave émaillés dans ma salle de bain ; eux non plus n avais pas de fixation . J ai découpé a la scie sauteuse une plaque ( plus petite que les 4 carreaux pour qu on ne la voit pas une fois accrochée) . J ai collé mes carreaux avec de la colle a carrelage ( pour les carreaux epais : une couche sur le support et une couche sur le carreaux ) . Tu attends 2 jours et ça tiens ...apres , j ai bricolé deux crochets avec des vis et du fil de fer de chaque coté .
Après evidement , tu ne peux plus retirer ta plaque du support .
2eme solution : une plaque en bois ( cette fois ci plus grande que ta plaque et 4 crochet en L ( comme pour les miroirs de salles de bains ) ...là , ce sera amovible et tu préserve ta plaque .
Voilà y a plus ka ...
Coucou Isabelle !
RépondreSupprimerIl y a de quoi. Franchement, ce boulot m'a scotché. Tout est beau dans cet objet : le sujet, la maîtrise du dessin, l'émaillage, le format... Bref, j'en suis aussi... dingue :-).
J'avais également pensé à ta première solution mais y ai renoncé car la plaque est signée et datée à l'émail, d'un superbe jaune vif et ce serait un crime de masquer ces inscriptions. Bonne idée pour la seconde ! Je vais opter pour un encadrement contemporain : une plaque de médium d'environ 1 cm d'ép. laquée noir satiné un peu plus grande que la plaque pour la mettre en valeur. Après faut dénicher des crochets discrets et pas agressifs. Ce sera le plus difficile.
A bientôt pour la photo in situ ;-).
tu sais , tu mets juste des pitons en l couleur alu que tu peints d un coup de peinture noir hop hop , le tour est joué .
RépondreSupprimerj ai hate de voir le résultat et au fait...quand est ce que tu nous montre tes toilettes ... en ceramique ? ;-)
Veinard!!!j'ai des objets d'ALICE COLONIEU,qui habitait dans mon coin;la femme était aussi intéressante que ses oeuvres!!j'ai un grand pied de lampe,vert amande,représentant un coq!!jamais je ne m'en séparerai,UNE MERVEILLE.
RépondreSupprimerJe vous retourne le qualificatif :-). On pourrait voir la bête ?
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