Lorsque je rentre d'un "week-end céramique", généralement le dimanche soir vers minuit, chargé comme un âne, les bras et le dos - mon talon d'Achille - en feu (je voyage toujours en train et la gare est à une bonne demi heure), le meilleur moment est celui qui suit le déballage des petits nouveaux, qui trouvent aussitôt leur place, par je ne sais quel miracle. Fatigué mais heureux, je grignote alors un morceau, admire la famille agrandie, repense aux balades, rencontres et échanges du week-end et me dis que j'ai vraiment beaucoup de chance. Pourvu que ces instants se renouvellent encore longtemps...
Samedi dernier, j'étais particulièrement chargé : un ensemble de trois BESSONE (très lourds), une grosse chouette de COVILLE, cinq PELLETIER, une gouache de RATY et enfin deux gros catalogues. Bref, une bonne quinzaine de kilos à trimballer !
Je suis allé les chercher à Cannes, où avait notamment lieu une vente aux enchères, en bonne compagnie puisque mon ami Salvatore PARISI m'accompagnait.
Après avoir vu les lots en fin de matinée et repéré ceux qui m'intéressaient, nous sommes allés rendre une petite visite à Georges PELLETIER. L'homme est toujours aussi adorable, infatigable (il vit quasiment dans son atelier), nous montrant ses dernières pièces tout en nous parlant de "la bonne époque" et de ses acteurs, qu'il a presque tous connu.
Georges et Salvatore. Quand deux céramistes se rencontrent, de quoi parlent-ils ? De céramique, bien sûr :
Le nuancier de Georges :
Une grande lampe en train de sécher :
Une lampe "chouette" attendant (depuis bien longtemps ;-) d'être émaillée :
Une autre lampe, très impressionnante et particulièrement psychédélique. Au premier plan, un trio de petites boîtes :
D'autres boîtes, mais terminées cette fois-ci. J'ai craqué pour deux d'entre elles. Les petits plats sont également typiques du travail de l'artiste :
D'autres pièces typiques, bouteilles et luminaire, richement émaillées et soulignées d'or ou d'argent, leur conférant un aspect "byzantin" :
Le stock de Georges, véritable caverne d'Ali Baba :
Nous quittons Georges avec regrets vers midi afin d'aller nous restaurer avant la vente et sur ses bons conseils opterons pour un excellent kebab du quartier, propice à une bonne partie de rigolade, Salvatore étant l'exemple type du bon vivant :-).
Assistance moyenne lors de la vente "Arts décoratifs du XXe siècle, Estampes, Tableaux modernes et contemporains" de maîtres ISSALY et PICHON, essentiellement des pros et des revendeurs, ces derniers reconnaissables à leurs discussions de maquignons, à la recherche de billets verts transformables en billets violets...
Quelques résultats (frais inclus) pour les céramiques les plus à mon goût :
- 1.125 € pour un énorme - 52 cm de diamètre - vase de MADOURA. Une affaire !
- 375 € pour un autre vase du même atelier, mais cylindrique et sur piedouche, haut de 25 cm. Un prix très correct.
- 1.060 € pour un groupe de trois céramiques du couple BESSONE, un bougeoir de 50 cm de haut, un vase "rouleau" haut de 32 cm et une boite de 15 cm de diamètre. J'ai fait le déplacement pour ce lot, séduit par l'aspect "monumental" de ces céramiques et leur matière, un très beau grès à l'émail métallisé.
- 520 € pour un très beau vase "oiseau" de Roger CAPRON.
- 690 € pour un ensemble de cinq céramiques. Qui saurait identifier l'auteur du beau pichet "chèvre" ? Sa signature était hélas illisible.
- 560 € pour une superbe tête d'homme barbu haute de 36 cm, à la signature illisible et présentée comme datant des années 60-70. Je n'ai hélas pu me l'offrir. Dommage !
- Et enfin 500 € pour un... RATY. Pas une céramique, bien sûr, mais une très belle gouache sur fond lithographié de 1975, typique de l'univers de l'artiste. Une oeuvre rare !
Des prix raisonnables dans l'ensemble, qui devraient procurer un beau bénéfice à certains (rien à dire quand c'est leur métier) et inciter les collectionneurs peu fortunés à ne pas négliger les achats en salle, bref à chasser sur les terres des pros et - surtout ! - des "revendeurs".
Les céramiques ayant été dispersées en début de vente et ne pouvant récupérer mon achat qu'à la fin, vers 20 h, nous nous sommes éclipsés momentanément car je devais impérativement passer récupérer mon LAVIGNE chez son auteur vers 16 h.
La journée ayant été estivale (incroyable mais vrai ;-), le trajet Cannes-Antibes fut pénible car embouteillé. Nous avons d'autant plus apprécié la rencontre avec le peintre-jardinier dans son petit paradis hors du temps, que quelques photos résumeront bien mieux qu'un long discours :
- Bienvenue au paradis !
- Un néflier chargé de fruits succulents.
- Un céramiste gourmand.
- Une belle rencontre.
- Artichauts et oranges.
NB : Jacques expose en ce moment à Sète, à la galerie Dock Sud, en compagnie de trois autres artistes antibois.
Quatre artistes, une multitude de façons de sentir et d’exprimer et pourtant une manière commune de traduire la modernité en Art.
Existe-t-il une Ecole d’Antibes comme il existe une Ecole de Nice ou de Sète ? Les quatre artistes présentés ici incarnent un lieu particulièrement contrasté où lumières et ténèbres sont amoureusement mêlées, où la tragédie d’être le dispute au bonheur de vivre. Les œuvres exposées spiritualisent cette lutte et cette complexité ainsi que toutes les beautés qui en découlent. Elles baignent dans la contemporanéité trouble et sauvage qui donne à la modernité tout son sens.
Wilma MOLHOEK
Compte-tenu de la taille de l'oeuvre (140 x 129 cm), Salvatore se chargea de son transport (c'est bien un Espace ;-) et de son entreposage pendant que je regagnais Cannes en fin d'après-midi afin d'aller récupérer mes BESSONE. La vente n'étant pas terminée, je craquais pour le RATY, l'un des derniers lots à passer. Je m'étais pourtant promis de ne pas le faire. Tu parles, d'autant plus que l'étude acceptait les cartes bancaires et que la mienne est à débit différé :-). Il ne me reste plus qu'à me refaire d'ici la fin du mois...
Repos bien mérité dans le Cannes-Monaco |
Le lendemain matin, retour à Nice afin de récupérer la toile chez Salvatore, que je ramenais en train, non sans difficultés car bondé !
En gare de Nice Riquier |
Comme pour ma table "Planètes" de CAPRON, je regagnais la maison "à l'africaine" (la toile sur la tête), un mode de transport idéal compte-tenu des rayons du soleil ;-).
Son arrivée et l'accrochage qui a suivi ont déclenché un sacré chamboulement mural qui a largement occupé mon dimanche après-midi.
Depuis, lorsque je suis allongé sur mon canapé-lit, je ne peux que m'émerveiller quand je la regarde et me perds dans ses méandres colorés...
Arf!Pour sure! Peut être faudrait il penser à investir dans"un petit diable pour transport pliable"?,vous pourrez ainsi enfin épargner un peu votre dos et vos articulations! °_^ hé! hé!hé!
RépondreSupprimerMMhh... Certes...Mais Il y a forcement un moment ou un autre où vous ne trouverez plus de place pour installer tous vos nouveaux trésors céramiquesques...lol!
Dans ce cas,deux options s'offrent à vous:
Soit agrandir votre maison en faisant construire une nouvelle pièce dédiée spécialement pour votre collection...
Soit vous achetez une résidence secondaire que vous transformerez en une sorte"Musée Privé"...
Bonne idée le diable, je vais y penser !
SupprimerPour le manque de place, je vais encore "tasser". Plus on est de fous plus on rit...
Pascal ,bonsoir
RépondreSupprimervous avez mal au dos ...il faut vite faire quelque chose :
tout d abord, changez de theme de collection : les timbres , finalement ce n était pas si mal ...
vous pouvez mettre toutes ces céramiques a la poubelle et n oubliez pas de me dire quel jour ..
ensuite : changer de lit ,ça ne va pas du tout avec la déco ;-) mais...Capron a t il fait des lits en ceramique?
D autre part...je ne sais pas si vous etes locataire mais faites attention aux trous dans les murs , ça va vous couter un max le jour du départ vers un nid plus grand .
ah au fait , moi aussi j ai acheté un Bessone ( evidemment a 1 euros comme tout le reste chez moi ;-) je vous envoie une petite photo mais je me le garde celui là .
Bonsoir Isabelle,
SupprimerLe dos va mieux, heureusement. Du coup je reste sur la céramique :-).
Mon canapé-lit est minable, en effet. Il tient par miracle mais il est très confortable. Je ne le changerai que pour un lit de repos de Perriand ou de Chapo. Oui, je sais, j'ai des goûts de luxe ! Compte tenu de mes finances il va devoir durer encore un peu...
Pour les trous, je m'en donne à coeur joie car je suis chez moi :-).
A + pour la photo !
et oui, c est tres sympa les lits de Perriand ...et en plus , pratique ....tu mets un couvercle et ça fait cercueil !! ;-) donc finalement , vu le double usage , c est assez économique .
RépondreSupprimermais comme vous avez de nombreuses ceramiques pouvant faire office d urnes ...pourquoi pas l incinération ....
ahhhh mes cendres dans un Picasso ! quel classe !
Quelle imagination Isabelle ! Un cercueil ? Quelle horreur ! Je déteste ça. Vive l'incinération et l'utilisation des cendres comme engrais. Ça c'est de la vrai réincarnation ! Et la liberté... Mais avant, c'est sûr, le pied c'est de séjourner quelque temps dans une belle boite en céramique. Reste à choisir laquelle...
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