jeudi 29 janvier 2015

Hors les murs (6)

Élisabeth JOULIA (1925-2003)
Coupe à anses ailettes (circa 1955)
H. 15,5 cm, Ø 27,5 cm

"Non (Ducon), ce n'est pas "un saladier" !", ai-je répondu sèchement ce matin au pauvre bougre qui m'observait, ahuri, déballer l'objet qui allait m'accompagner aujourd'hui.

Je me suis bien vite calmé et lui ai expliqué que la chose était l'oeuvre d'une artiste très réputée, qu'il était d'une grande beauté par sa forme épurée, son superbe émaillage au lustre quasi métallique, etc.

En pure perte car l'homme finit par me lâcher, encore plus ahuri, un "L'art, moi, bof...", me laissant une fois de plus pantois devant une telle absence de curiosité, car ce n'est bien sûr pas la première fois que je prêchais dans le désert !

J'ai eu le courage de poursuivre un peu en lui disant que l'art c'est comme le chinois, ça s'apprend (dixit PICASSO) et que ça rend la vie bien plus agréable, mais rien n'y fit et le monsieur prit très vite ses jambes à son cou, ravi d'avoir échappé à un doux-dingue...

Ducon me quitta donc, encore plus con.

Avant, de telles scènes me faisaient rire. Plus maintenant, car je suis vraiment convaincu que nombre de problèmes sociétaux actuels découlent de cette absence de curiosité, bien trop répandue, avec son corollaire : la bêtise.

Heureusement, la beauté de mon JOULIA m'a très vite redonné le sourire et si certains sont imperméables à la curiosité et à l'art, eh bien tant pis pour eux ! Je ne vais quand même pas me rendre malade. Mais je continuerai à expliquer, donner envie...

Pour en revenir à mon "hors les murs" du jour, il devait rejoindre le stock de la galerie, mais Don SALLUSTE  (Pascal-collectionneur ;-) a une fois de plus confisqué l'oeuvre à son profit. Trop beau qu'il a dit, pas à vendre : direction "Pierre-de-Bresse", fissa !

Pascal-marchand lui enverra la facture, ça le calmera peut-être :-), d'autant plus qu'il avait déjà investi dans une superbe photo "de pro" (1) :


On peut rêver, n'est-ce pas ?

(1) Trop fort le Daniel ! Il faut dire qu'il ne bosse pas avec un iPhone, lui...

5 commentaires:

  1. Franchement, vous m'avez fait bien sourire ! Rassurez vous cela n'arrive qu'à vous ! Ce sont ces situations qui donnent du piment à la vie: quoi qu'après tout, une bonne salade...dans un bon saladier, c'est bon aussi !

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  2. Par contre: ne vous a t il pas demandé pourquoi vous promeniez votre saladier ?

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    1. Oui, bien sûr ! Alors quand je lui ai dis que je le trouvais trop beau et voulais en profiter au bureau, je crois bien que là il a vraiment pensé que j'étais bon pour la camisole :-)...

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  3. En fait cela me rappelle 2 anecdotes:

    - Un frère "pragmatique" et " cartésien" qui a juré une fois: je ne mettrai jamais un "copec" là dedans ! et qui me demande à l'occasion : comment va le cours de la céramique ? évidement pour me charrier....

    - Une emplète sur une brocante: parmi la vaisselle de verre et de saladiers, un saladier bleu de Valentine Schlegel. J'ai dû jurer que je préférait manger ma salade dans un saladier bleu ( en terre) car la bougre de vendeuse voulait à tout prix que je reparte avec le sien en verre tout rayé, qui lui avait tant servit parmi l'ensemble ! J'ai bien failli ne pas m'en sortir ! Situation burlesque avec la moutarde qui monte au nez et une envie de rire ou de fou rire incroyable ! Elle a dû me prendre forcement .....pour un idiot

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    1. Belles anecdotes. Et bravo pour le Schlegel ! L'un de mes rêves les plus fous est de posséder un jour l'un de ses superbes vases...

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