Albert DIATO (1927-1985)
Oiseau androgyne (1984)
H. 48 cm, Ø 10 cm |
Beaucoup de monde tout à l'heure à Monaco, quai Antoine Ier, pour le vernissage de l'exposition consacré au céramiste et peintre Albert DIATO, une manifestation qui fera date en principauté car notre homme est, à ma connaissance, le seul artiste monégasque a avoir eu une audience internationale, et ceci dans les années cinquante. Complètement oublié depuis (c'est le lot de bien des artistes après leur mort, hélas), sauf par quelques collectionneurs nostalgiques, il "revit" aujourd'hui pour notre plus grand plaisir !
L'exposition, très bien scénographiée et particulièrement riche (notamment au niveau de l'oeuvre peint), s'articule chronologiquement autour d'îlots thématiques passionnants et aérés dont les principaux sont "L'atelier du triptyque (Vallauris, 1948-1950)", "L'atelier Albert DIATO et Francine DEL PIERRE (Paris-Londres, 1950-1954)" et enfin "Faenza et les débuts de la peinture (1954-1959)".
Petit résumé photographique de la soirée (façon paparazzi, bien sûr ;-), qui je l'espère vous donnera envie de faire le déplacement en principauté cet été (l'exposition fermera ses portes le 15 septembre) :
- Vue générale de l'exposition.
- Marie-Pascale SUHARD, commissaire de l'exposition (de dos, face à la princesse Caroline), SAS le prince Albert II et Sandro AGÉNOR, fils de l'artiste, en grande conversation.
- SAS le prince Albert II et la princesse Caroline, visiblement très intéressés.
- Ils apprenaient en effet, et je m'en doutais un peu, que DIATO avait beaucoup vendu outre-Atlantique. C'est là-bas que se trouvent nombre de ses oeuvres et que les amateurs doivent peut-être prospecter. Ses "chouettes" devaient avoir un certain succès si j'en juge par leur prix, à moins qu'elles n'aient été plus longues à fabriquer...
- Le célèbre photographe André VILLERS (en fauteuil roulant), qui a tenu à rendre hommage à son ami.
- Avec mes amis Marie-Jeanne et Salvatore PARISI, au buffet. Excellent ! Eh oui, nous sommes à Monaco ;-).
- Toujours au buffet, mais cette fois-ci avec le grand ;-) Gilbert PORTANIER, dernier représentant du fameux "Triptyque" vallaurien et Jérôme RAGO, collectionneur devenu marchand, ce qui ne risque pas de m'arriver. Vendre ? Quelle horreur !
- Et devant deux des plus belles pièces de l'expo : le fameux "Cavalier sans tête" (vers 1952) et une coupe "Cavalier" de 1952, deux céramiques datant de la période parisienne de l'artiste.
Les mondanités c'est fini. Passons aux choses sérieuses !
Albert DIATO (1927-1985) est tout sauf "l'artiste officiel du Rocher". C'est au contraire un véritable rebelle, qui quitte très vite la principauté (n'y revenant vraiment qu'à la fin de sa vie menée tambour battant, au bout du rouleau). Artiste protéiforme, érudit, il écrit beaucoup (notamment des poèmes), sculpte la terre (dès 1948, après avoir rencontré PICASSO à Vallauris, qui l'encouragea) et peint, notamment à Paris où il se frotte aux principaux courants picturaux des années 50 (surréalisme, post cubisme, lettrisme et abstraction), qu'il digère en une oeuvre très léchée et personnelle. Il fréquente également toute l'intelligentsia parisienne de l'époque, notamment par le biais de son amie Hélène de BEAUVOIR, peintre et soeur de Simone, intelligentsia qui nourrit, apprécie et promeut son oeuvre, achetée dans le monde entier.
Cette belle manifestation ne permettra sans doute pas de redonner à DIATO la position qui était la sienne de son vivant et que sa disparition a occulté (faute de relais médiatique, comme tant d'autres) mais ravira les quelques "dinosaures" un brin nostalgiques qui se passionnent encore pour l'art et les vrais artistes que les tant regrettées fifties ont généré...
A suivre...
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